vendredi 14 avril 2023

couverture


 

Le palais royal d'Hérodion partie 3

 

5

Une semaine passa sans aucune découverte stupéfiante. Mais cette semaine qui semblait banale pour toute l'équipe ne l'était pas pour Amir, qui devenait de plus en plus épuisé alors que les jours passaient. A chaque fois, qu'il fermait les yeux pour se reposer, l'inverse se produisait et des images sordides lui apparaissaient, sa vision devenait trouble face à la vue des corps mutilés et des échoppes cassé.

Et chaque nuit, lorsqu'il essayait de dormir, ses rêves tournaient en cauchemar. Mais ce qui était le plus étrange, c'était le lieu où se dérouler chacun de ses mauvais rêves, Amir avait l'impression qu'il ne quittait jamais la ville de Jérusalem, et quand il se trouvait dans l'appartement de sa mère dans la banlieue de Marseille, cela ne durait jamais longtemps et rapidement le paysage qui lui était si familier et réconfortant, se transformait. La première fois que cela s'était produit, les murs tapissés d'un papier peint orangé se mirent à fondre, recouvrant absolument tout, de l'armoire au tapis. Arrivant rapidement à la pointe de ses pieds, la masse jaunâtre semblait doubler de volume au fur à mesure que les secondes passaient. Il savait qu'il ne pouvait rien faire que de se laisser recouvrir par cet étrange corps. Qui semblait être dotée de sa propre volonté, car elle s'amusait à le contourner sans jamais le toucher. Si bien qu'il fut en quelques minutes complètement encerclé par la masse volumineuse. Fait étrange, elle se mit à se rétracter en arrière comme les vagues de la mer méditerranée, il savait d'expérience que cela n'annonçait rien de bon. Il avait vu ce phénomène se produire tellement de fois sur les plages françaises, qu'il se souvenait même des paroles d'une vieille dame qui disait en rigolant « quand la mer s'en va trop loin, c'est que c'est l'heure de plier bagage »et elle partait dans son petit rire de vieille démente. Amir savait que la pauvre ancienne n'avait plus toute sa tête. Enfin, c'est ce que tout le monde disait dans le voisinage. L'enfant qu'il était à cette époque ignora les propos de cette pauvre dame, et partit s'amuser près de l'eau. Les vagues s'écrasaient sur le sable chaud, à un rythme soutenu. L'enfant s'approcha un peu trop et une des vagues qui venait de plus loin et plus forte que celle qui l'avait précédé, l'éclaboussa et le fit tomber sur le sable fin. Tout comme cette vague jaunâtre qui l'engloutit. Amir restait calme, il n'y avait rien à craindre ce n'était qu'un mauvais rêve il allait bientôt se réveiller dans le gîte. Mais ce ne fut pas le cas. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il était dans de l'eau clair.

Sortant de sa prison d'eau, le jeune homme remarqua qu'il se trouvait dans une fontaine en pierre dans une ruelle marchande, il pouvait en effet entendre les gens se disputait dans une langue qui lui était inconnue. La ruelle était recouverte d'étale en tout genre et d'une foule de personne qui se dépêchait à faire leurs emplettes avant qu'il ne fasse nuit. Le ciel s'était déjà revêtu d'une teinte orangée, c'était l'heure du crépuscule.

Un détail qu'Amir ne remarqua qu'au bout de son deuxième « rêve », c'était que le ciel changeait toujours de couleur avant qu'un événement sordide aller arriver. Le bleu du ciel devenait pourpre voire orangé, parfois même une fine pluie tombait sur les pauvres gens. Qui devenait méconnaissable comme si leur chair avait fusionné. Mais ce n'était pas cela le pire. Ah non, Amir le savait très bien, rien qu'en sentant l'odeur que cet être dégageait, annonçant un destin funeste. Sa flagrance immonde, que le jeune homme pouvait décrire comme une sorte de mélange d'œufs pourri d'au moins deux ans et de chair cadavérique laissée sur du bitume en plein cagnard.

Il avait tenté le premier soir de leur échappé mais sans grand succès, les habitants, non, plutôt l'amas d'humains, avait formé un mur de chair, murmurant des mots qu'il ne pouvait comprendre. Entrecoupé par les cris stridents de certains de ses pauvres gens, qui témoignait de leur douleur.

Amir avait beau se boucher les oreilles ou les implorer de le laisser passer. Rien ne marcha. Il était condamné à confronter la créature qui dégageait cette odeur immonde. Elle s'approchait de plus en plus, son odeur devenait à présent insupportable. Cette immondice devait se trouver juste en haut de la galerie marchande. Amir redoutait sa venue. Il ignorait ce qui allait se passer. Les cris que poussait le mur de victimes, l'empêchait de réfléchir correctement à ce qu'il devait faire. Ce n'était qu'un mauvais rêve, peu importe ce qui allait advenir, cela ne le tuera pas pour de vrai ? Amir essayait de se rassurer comme il le pouvait. Cependant, un pressentiment néfaste le faisait redouter de ce qui s'approchait à grands pas. Et s'il ne se réveillait jamais ? Il fallait absolument qu'il trouve un moyen de se réveiller. Que faire ? Ses pensées s'accélèrent tout comme le cri des victimes qui devenaient de plus en plus fort et strident.

- Fermer là !! Leur cria-t-il.

Étonnement, les voix se turent.

Amir pouvait de nouveau respirer et réfléchir en paix. Le jeune homme fit rapidement le tour de ce mur de chair, lorsqu'il aperçut une anomalie, une main sortait de cette fusion. Est-ce que cela pouvait indiquer une possible sortit de cet enfer ? Se demanda le jeune homme. Mais pour le savoir, il n'y avait qu'une solution, s'en approchait et l'étudier. Lorsqu'il fut assez prêt, Amir remarqua que sa première réflexion était mauvaise, ce n'était pas juste une main mais tout l'avant-bras qui transperçait le mur. Et double surprise, il y avait la présence d'une montre sur le poignet, une petite montre grise dont le cadran était cassé. Amir ne pouvait pas se tromper, sur le propriétaire de cette dernière. C'était la montre de Marc ! Mais comment ? Pourquoi se trouvait-elle là? Tout cela Amir s'en fichait, il n'avait plus une minute à perdre, la créature avait déjà pénétré à l'intérieur du mur. Et les victimes s'étaient remises à hurler à l'unisson. Il fallait qu'il fasse quelque chose. Sans réfléchir, il prit la main qui pendouillait. Espérant qu'elle le conduirait en lieu sur. Les cris s'atténuèrent, tout devenait flous, et lorsqu'il rouvrit les yeux il se trouvait dans une pièce noire. Amir lâcha la main.

Ses paupières s'ouvrirent en grand. Marc le tenait encore par les épaules.

- Eh bien, Amir. Je croyais que tu n'allais jamais te réveiller. Dit en rigolant Marc. Aller, il est temps qu'on aille manger. Jessica nous attend. Cela fait bien dix minutes que j'essaye de te réveiller. La sonnerie de ton portable n'arrêtait pas de sonner toutes les deux minutes, on pouvait l'entendre depuis le couloir. Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as l'air bien pâle mon ami... Tu as du encore rêver que tu avais éraflé la jeep de Mr Muller et qu'il te courrait après avec des armes antiques ? Eheh. Bon, tu sembles encore dans le choc de tes rêves. Je te laisse te préparer. Je vais rejoindre, notre chère amie. On te réservera une place. A plus tard.

Une fois que la porte de sa chambre fut refermée, Amir sortit de son lit, et s'assit au bord. Ses mains tremblaient encore de tout le stress qu'il avait ressenti dans son cauchemar. Le jeune homme sorti de son sac de voyage, un petit carnet en cuivre et un stylo bleu. Il décrit ce qu'il avait vu, ressenti et il en fit des croquis rapides.

Son stress retombant, il rangea son carnet dans son sac, cacher entre deux caleçons. Il prit un t-shirt orange, son jean gris de la veille et partit se laver. Une bonne douche froide le requinquerait comme dirait sa bonne vieille mère lorsqu'ils rendaient visite à de la famille au bled, et que le voyage avait été long et épuisant.

Amir retrouva ses deux amis à la table du réfectoire et comme promis, il lui avait gardé une place.

Le restant de la journée se passa sans grands soucis, Amir aurait bien aimé se confier à Marc à propos de son cauchemar, cependant il hésitait. C'était idiot, ce n'était qu'un mauvais rêve, cela ne servirait à rien d'inquiéter son meilleur ami pour une pareille broutille.

Sans s'en rendre compte, la journée était déjà finie et tout le monde rejoignait sa chambre. Amir bu un bon bol de lait chaud et se mit au lit, il ne fallait pas qu'il pense à des choses négatives, telles que l'ambiance dans sa classe de master, ou de la fois où il avait volé un bonbon au supermarché du quartier et que sa mère l'avait ramené et lui avait ordonné de s'excuser aux caissiers puis une fois rentrée à la maison elle l'avait mis au coin, une punition qu'elle avait apprise d'une de ses amis française. La mère de la petite Capucine, une vrai petite peste mais qui était un peu attachante. Il avait une sorte d'amitié lorsqu'ils habitaient dans ce petit village dans le var. Puis son père était revenu. Et ils étaient parti à Marseille. Allons Amir, ne pense plus à cela. Pense à des chatons tout mignon qui courent après une pelote de laine.

Sans prévenir la fatigue l'emporta.

Hélas, comme il l'avait pressenti ce rêve tourna rapidement au cauchemar. Tout avait pourtant bien commencé, il jouait à chat dans la forêt avec ses amis d'enfance. Ce doux souvenir se teinta lorsqu'ils arrivèrent près de la falaise à la sortie du bois. Un de ses amis, Antoine, continuait à courir en direction de celle-ci.

-Attends-moi, Antoine ! Cria le jeune garçon.

Ses petites jambes d'enfant couraient moins rapidement que celle d'un adulte.

Antoine s'arrêta, il attendait qu'Amir le rejoigne. Une fois que ce dernier arriva à sa hauteur. Il lui prit la main et se remit à courir, l'entraînant avec lui, en riant.

- Lâche-moi ! LACHE-MOI !! Cria Amir, qui voyait que le bout de la falaise se rapprocher. Il essayait de se dégager de cette étreinte mais rien n'y fit, il était prisonnier de la main de son ami.

Le temps se mettait à changer autour d'eux, les vagues devenaient plus fortes. Il pouvait les entendre se fracasser avec puissance contre les roches qui jonchaient la falaise. La mer rugissait tel un lion. Et ils allaient se faire dévorer par cette dernière, à mesure qu'ils avançaient vers sa gueule béante.

Son coeur battait la chamade. Ils étaient au bout de la falaise. Antoine se retourna et Amir ressentit un frisson d'effroi. Le visage de son ami d'enfance, était indescriptible. Ce n'était plus exactement lui.

Amir essaya de lâcher sa main avec plus de force mais rien ne marcha. La main trempée et boursoufflée le retenait fermement. Ce fut à ce moment là, qu'il remarqua les algues qui étaient accrochées aux vêtements d'Antoine, et les pieds complètement nus de ce dernier. Certains de ces orteils étaient manquants.

Une rafale de vent poussa les deux enfants par-dessus la falaise, dans une chute d'au moins 30 mètres. Amir voyait le haut de la falaise s'éloigner, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un point flou. Son regard se perdit dans le ciel bleu foncé, qui annoncé une futur tempête. Il se demandait pourquoi étaient-ils partis joués par ici, en cette belle journée d'été.

L'eau glacée de la mer l'entoura telle l'étreinte d'une douce mère, il se laissa bercer par cette dernière. Sous l'eau le silence était réconfortant, il y trouvait une sorte de paix.

Ce moment de paix ne dura pas, et Amir fut extrait de l'eau par des marchands. Il ne se trouvait plus alors dans la mer mais dans un bassin d'eau douce. Le jeune homme regarda autour de lui, alors que les hommes qui l'avaient extrait de l'eau lui parlaient dans une langue inconnue. Il se trouvait dans une sorte de cour intérieure. Les hommes qui l'avaient sortie devaient être des esclaves étant donné leur tenue.

Amir essayait de comprendre ce qu'ils lui disaient mais sans grand succès. Le visage d'un des esclaves devenait blême, il regardait avec terreur quelque chose ou plutôt quelqu'un qui se trouvait derrière Amir, l'inconnu parla et Amir crut reconnaître sa voix. Cela devait encore être un jeu de son imagination, ce n'était pas possible autrement.

Le ciel tourna une nouvelle fois dans une couleur pourpre. Et Amir fut entraîné par des algues sous l'eau. Il n'y apporta aucune résistance. Et sitôt il fut réveillé.

L'étudiant regarda son portable, il était marqué 4:30. On pouvait entendre la pluie tombait à foison dehors. Peut-être que c'était le son de la pluie qui l'avait réveillé à temps de ce cauchemar. Et comme la veille, il nota ses observations dans son carnet en cuir, d'une écriture plus sure, il prit le soin à faire correctement ses lettres comme l'aurait voulu sa professeur de CP, qui lui avait répété de nombreuses fois comment être lisible. Ce souvenir le fit rire.

Les heures passaient et Amir se sentait en pleine forme. Ce mauvais rêve était moins terrible que celui de la veille. Il en avait peut-être trouvé la cause, ce devait être la mort d'Antoine à sa huitième année. Le pauvre garçon avait chuté de la falaise lorsqu'ils jouaient à un jeu à la sortie des bois, quelle mauvaise idée ils avaient eue, de ne pas avoir vérifié la météo, ce jour là. On n'avait retrouvé son corps que trois jours après. Il se souvenait surtout que sa mère l'avait interdit de fréquenter les autres garçons du village, enfin surtout les plus grands. Elle les tenait comme responsables pour ce malheur et ce n'était pas la seule, plusieurs mères s'étaient rangées de son avis. Sa bonne mère avait d'une certaine manière réussit à se former tout un groupe d'amies dans le village, elles avaient créé un atelier pour prévenir des dangers de jouer près de la mer et le tenait chaque année et même après qu'ils soient partis lorsqu'il avait neuf ans, l'atelier continuait toujours. Pour éviter de nouveaux drames.

Perdu dans ses pensées Amir ne remarqua pas Marc qui lui faisait des grands signes depuis une table du réfectoire. Ce fut un de ses camarades qui le lui fit remarquer. Une fois assis à la table, il se tourna vers Marc.

- Désolé, j'étais perdu dans mes pensées ... Je repensais à ...un vieux souvenir.

-Je vois, ce n'est pas grave. Tu as une tête de mort-vivant, par contre. Répondit en souriant Marc.

-A ce point ! Répondit avec une certaine exagération Amir.

- Oui. C'est du à ton souvenir ?

-Non, un mauvais rêve. Rien d'important. Ce doit être le stress.

Le restant de la journée se passa comme prévu, les oiseaux chantaient et les professeurs encadraient les stagiaires. Aucune nouvelle découverte ne fut à signaler. La seule chose importante qui avait avancé, c'était la relation entre Jessica et Marc, les deux jeunes gens sortaient à présent ensemble. La nouvelle n'avait pas choqué plus que ça, Amir, qui avait remarqué depuis déjà plusieurs semaines que les deux s'envoyer des signes. Et à plusieurs reprises, ils s'étaient absentés le soir et ne quittaient plus une de leurs chambres. Ce soir-là, ce fut le même scénario qui arriva après quelques excuses de politesse, le jeune couple s'en alla, laissant seul Amir qui était installé confortablement sur le canapé du gîte. La plupart des autres stagiaires étaient eux aussi repartis dans leurs chambres respectives, les quelques-uns qui restaient jouer au billard ou regarder une émission de télé, Amir s'installa près de la télévision. La série en cours était une télénovela classique, une famille de riches héritiers à qui il arrivait toutes sortes de drama et d'événements plus ou moins spectaculaire. L'épisode de ce soir, portait sur Mateo Scandino qui avait été séduit par sa jolie et jeune servante, les deux amants s'étant fait prendre par l'épouse de Mateo, dans le lit conjugal. Une dispute éclata et ne semblait jamais en finir. Amir pouvait aisément deviner la fin de l'épisode, Mateo fera un geste amoureux à son épouse délaissée et elle le pardonnera puis la servante séductrice sera renvoyée. Et tout finira bien. Jusqu'à ce que dans une saison ou deux, la servante reviendra, enceinte jusqu'aux yeux pour demander l'aide du père ou alors elle attendra après que le bébé soit né pour prendre la place de l'épouse. Ce qui entraînera plus de drama et de secret révélé, détruisant la famille ou la reconstruisant après plusieurs épisodes.

Ces épisodes bien que classique, ils attiraient toujours autant de monde, car c'était toujours les mêmes stagiaires qui regardaient cette série, au point qu'ils en monopolisaient la seule télévision du gîte.

Amir regarda l'horloge : 22:32

Il était l'heure d'aller se coucher. La série venait de se terminer et il pouvait entendre les gens débattre à propos de s'ils allaient regarder une autre chaîne ou non.

La porte de sa chambre n'avait toujours pas été réparée, le verrou ne fonctionnait plus. Il fallait encore une fois, qu'il mette ses affaires contre la porte pour que si un intrus se pointe, il l'entende. Enfin, bon, cela n'avait pas été très utile la dernière fois, Marc avait du faire un boucan de monstre et cela n'avait pas suffi à le réveiller.

Mais les rêves ne vinrent pas, ni le sommeil. Amir l'attendait patiemment, comptant jusqu'à cent, imaginant des moutons sautant des petites barrières en bois dans un joli et paisible paysage de prairie. Puis lorsque cela ne marchait pas, il tenta de juste se concentrer sur sa respiration, une grande expiration puis une grande inspiration. Toujours rien. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était. Est-ce que cela faisait longtemps qu'il tentait de s'endormir ? Il avait l'impression que des heures venaient de passer. L'envie lui prenait de consulter son téléphone, qu'il avait posé sur la table de chevet, cependant la lumière de l'écran ruinerait ses efforts.

Son réveil sonna, il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Amir sentait qu'il allait passer une très mauvaise journée. Il lui fallait du café pour carburer aujourd'hui, cela ferait mauvais genre s'il s'endormait dans une des tranchées, surtout en plein cagnard.

Le couloir du gîte était comme à son habitude, obscure et avec des tapisseries datant des années 70. Pas ce qui lui plaisait le plus en goût. Tout avait un côté vieillot. C'est sur que les frais de location n'avaient pas été très chers à avancé pour son groupe.

Chaque une des heures qui passaient, rendait son manque de sommeil plus épuisant encore, il devait se retenir de tomber dans les pommes lors des travaux plus physiques, si bien que Marc avait remarqué sa démarche chancelante, pivotant des fois un peu trop à droite ou un peu trop à gauche. Il lui avait conseillé d'aller se reposer à l'ombre sous la tente. Il y aurait bien une pierre ou un morceau de mur où il pourrait rattraper discrètement ses heures de sommeil perdu. Cela aurait été idéal, si, il n'y avait pas un monde fou sous les tentes, qui bidouillaient toutes sortes de machines et transportait divers fragments de poteries brisées ou de roche à répertorier. Le jeune homme avait bien tenté de se reposer sous ce vacarme, mais au moindre cri, il se réveillait en sursaut.

Néanmoins, il parvient à dormir un total de cinquante minutes, c'était peu mais mieux que rien. Le professeur Muller l'avait réveillé pour lui demander de l'accompagner en ville pour une petite course à faire. Ce qui déplaisait beaucoup à Amir de devoir bouger de sa position confortable. Hélas, il n'avait pas le choix, le professeur insistait et il pouvait sentir les regards de ses camarades qui le méprisaient et le jugé de s'endormir en public. Il aurait aimé leur dire, qu'il s'en moquait de leurs critiques de concierge de quartier. Si seulement le professeur Muller ne le tirait pas par la manche pour le faire avancé plus vite.

Durant tout le trajet dans la jeep pour rejoindre Jérusalem, Amir en avait profité pour somnoler un petit peu. Le moteur de la voiture ronronnait sur le bitume, et c'était sur ce doux son qu'il s'endormit profondément.

Le réveil fut brutal, il sentit qu'on l'aspergeait d'eau glacée. Ouvrant en panique ses lourdes paupières, Amir regarda où il se trouvait. Pour sure dans la jeep du professeur, mais ce dernier était nulle part. L'eau glacée qui l'avait aspergé provenait d'un pistolet à eau que des gamins utilisaient, les chenapans étaient encore présents sur le lieu du crime, continuant à se tirer dessus sans faire attention aux malheureux passants. Il y eut de nombreuses victimes ce jour-là.

Les clés de la jeep étaient dans sa poche tout comme son portefeuille et son portable, rester à voir où se trouver le professeur.

« Qu'est-ce qu'il avait déjà besoin en ville ? De l'eau ? Non, il y en avait suffisamment au site. Peut-être de la nourriture ? Pourtant, il lui semblait que le groupe de français et les allemands avaient déjà fait des courses en début de semaine. Ou alors il était parti s'acheter un journal et un magazine sur les voitures. Cela pouvait être la seule raison plausible pour cette petite escapade. Ce sacré professeur. Bon, il ne lui restait plus qu'à l'attendre dans la jeep. »

20 minutes passèrent et le professeur n'était toujours pas de retour. Amir commençait à s'impatienter, la chaleur lui montait à la tête et il n'avait plus qu'une envie : se prélasser dans une piscine puis s'endormir à l'ombre des palmiers.

Le professeur avait du encore se faire arrêter par tout les attrapes touristes du coin, avec sa chemise jaune fluo recouverte de motifs de pyramides, de hiéroglyphes, plus son look avec ses grosses lunettes de soleil noir-dorée et son chapeau de paille, il avait l'air d'un vrai touriste.

La chaleur devenait insupportable, le professeur ne lui reprochera pas d'avoir quitté sa voiture, pendant cinq minutes, le temps d'aller s'acheter une glace à la pistache pour se rafraîchir. Enfin, tant qu'il la mange à l'extérieur de la jeep.

Heureusement, il y avait une épicerie pas loin. Il y était déjà allé plusieurs fois avec Marc et Jessica lors des week-ends, la gérante était une vieille mamie qui tenait aussi bien sa boutique que ses employées. Il y régnait une certaine ambiance familiale. Les étagères étaient toujours remplies de diverses cochonneries qui faisaient toujours bons au moral mais pas à la santé. Le côté pratique de cette épicerie de quartier c'était la clim, cela lui procurait toujours un bien fou.

Et il n'était pas le seul, plusieurs clients s'attardaient dans la petite boutique avant de retourner dans la chaleur. Les congélateurs de produits frais se situaient tout au fond de la boutique, il n'y en avait que deux mais on pouvait trouver un peu de tout dedans, tel que des steaks hachés kasher, à des sachets de légumes en lamelles, et enfin ce qui l'intéressé le plus, des glaces. A sa grande déception, il n'y avait plus en stock des glaces à la pistache ou du moins pas à l'unité, car les seuls qu'il y avait été dans des packs de quatre-huit, avec différentes saveurs. Le problème étant qu'il ne se voyait pas manger quatre glaces rapidement sous le soleil, ni les jeté car elles auraient trop vite fondu. Alors, il jeta son dévolu sur un sorbet au citron, au moins cela le rafraîchira. Sa gourmandise le poussa aussi à prendre une boîte de biscuit sec à la cannelle et une grande bouteille d'eau.

Une fois sortit de l'épicerie, Amir rechercha un banc à l'ombre pour manger sa glace. Il en trouva un pas très loin. La saveur du sorbet était assez amer mais cela ne lui déplaisait pas, sa journée était elle aussi amère. Parfois, il souhaitait de juste rester au lit et de rêvasser tranquillement.

A plusieurs reprises, Amir regarda son téléphone pour vérifier s'il avait reçu un appel du professeur ou un simple sms, mais toujours rien. Il fallait pourtant qu'il retourne à la jeep, pour l'attendre et de là-bas, il lui enverrait un message.

Amir se leva péniblement du banc, il n'avait strictement aucune envie de retourner sous le soleil mais il n'avait pas le choix. Il repassa devant l'épicerie, puis descendit l'escalier et se dirigea à droite, à la sortie de la rue il arriverait au parking et retrouverait la jeep.

Étrangement ce ne fut pas le cas, la rue se termina sur la façade d'un restaurant local. Amir pensa qu'il s'était peut-être trompé de chemin et retourna sur ses pas, l'escalier qu'il avait emprunté cinq minutes plus tôt n'était plus là. Tout comme l'épicerie qui s'était comme dissiper dans les airs. Il devenait fou, ce n'était pas possible autrement. Il était pourtant entré dedans. Pour preuve, le jeune homme tenait encore dans sa main gauche le sac en tissu qui contenait ses achats.

Amir essaya de se raisonner et de continuer à marcher, peut-être qu'il n'était pas allé assez loin. La rue se termina, elle aussi sur un cul-de-sac.

Pris de panique, Amir s'en alla en courant dans l'autre sens, cherchant une sortie sur les côtés, les magasins avaient eux aussi disparu tout comme les gens qui ressemblaient plus à des ombres qu'à des personnes en chair et en os. Les murs se rapprochaient de plus en plus rapidement autour de lui, formant une cage dont il ne pouvait cette fois pas en réchappé. Une des ombres le regarder et il ne l'aurait presque pas remarquée, si cette étrange ombre ne lui avait pas adressé la parole. Enfin, plutôt barbouillaient quelques mots. L'ombre avait tendu ce qui semblait appartenir à la forme d'un bras mais qui s'étendait longuement. Le touchant sans grande difficulté. Le contacte de cette chose contre sa peau lui procura un frisson. La créature s'approchait de lui où alors était-elle poussée par les murs. Amir ne pouvait pas répondre à cette question. Car l'ombre semblait changée, un visage se formait. Amir ne put distinguer que des yeux brillants qui le foudroyaient.

Ce fut encore une fois de l'eau qui le réveilla. Et la première chose qu'il vit, c'était le professeur Muller tenant un pistolet à eau en plastique, de couleur bleue et vert fluo. Ce dernier riait aux éclats.

- Que s'est-il passé ? Demanda Amir, d'une voix épuisée. Il n'avait aucune envie de savoir pourquoi le professeur s'était acheté un pistolet à eau.

- Rien de très intéressant, je suis allé faire mes petites emplettes et tu t'es endormi dans la jeep.

- Je vois... Murmura Amir. Tout ce qui s'était passé n'était qu'un rêve.

Pendant tout le trajet du retour, il dut écoutait les diverses anecdotes du professeur sur son trajet aux courses. Rien de très passionnant mais c'était toujours mieux que d'écouter la radio.

Amir remarqua que le soleil commençait à se coucher, il avait passé tant d'heures que ça pour trois petites courses.

Arrivé au gîte, Amir insista pour aider le professeur à débarrasser les affaires de sa jeep. Au milieu des sacs de courses et des affaires de chantier, il y avait un petit sac en tissus blanc, contenant une bouteille d'eau, un sachet de biscuit à la cannelle et l'emballage d'un sorbet au citron. Amir prit le sac et voulut questionner le professeur, cependant ce dernier était déjà parti discuter avec un de ses collègues. Amir emporta le sac dans sa chambre.

Le cauchemar de ce soir-là, se passa dans une des tranchées du champ de fouilles, comme les précédents rêves le ciel avait changé de couleur. Pendant qu'il essayait d'extraire avec délicatesse ce qui semblait être le pommeau d'un poignard en cuivre. A mesure, qu'il essayait de le retirer du sol, la terre tremblait et très vite les murs de terre sur ses côtés, s'écroula sur lui. Mais ce n'était pas le pire encore. Non, le poignard était incrusté dans le crâne d'un serpent gigantesque, qui essayait de s'en défaire. Amir ne se souvenait plus de comment, avait-il réussi à se réveiller mais il n'avait pas lâché une seule seconde le poignard. Sa chambre était encore plongée dans le noir, il devait être aux alentours de minuit ou de deux heures du matin.

Amir se leva pour aller se rafraîchir à la salle de bain, cela lui ferait un bien fou.

Clang

Quelque chose était tombé de son lit. Amir chercha avec ses doigts l'interrupteur de la lampe. La lumière l'aveugla pendant quelques secondes. Il ne se rappelait pas d'avoir pris quelque chose avec lui hier soir avant de s'endormir, ce n'était pas dans ses habitudes.

Un éclaire d'effroi apparut sur son visage lorsqu'il vit ce qui reposé tranquillement sur le sol, un poignard magnifique, différent de celui vu en rêve mais le manche était très similaire. Quelqu'un devait lui faire une farce ? Ce n'était pas possible de transporter un objet provenant d'un rêve... Que se passait-il à la fin ? Pourquoi est-ce que cela lui arrivé ? Et que devait-il faire de ce poignard ? Ce n'est pas comme s'il pouvait le ramener en France, ce genre d'objet ne doit pas être autorisé dans les avions. Pour le moment il faut qu'il respire un bon coup. Peut-être qu'un mot ou un indice a été laissé par mégarde.

Amir se mit à fouiller absolument toutes ses affaires, et il vérifia l'emplacement de sa valise contre la porte. Rien n'avait bougé. Son regard se porta soudainement sur sa fenêtre. Le jeune homme se tourna brusquement vers cette dernière, espérant y trouver un indice d'une éventuelle effraction. Le loquet n'était pas fermé et la moustiquaire recollée avec un simple scotch double-face. Cela le rassurait de savoir que ce n'était pas de la magie mais juste quelqu'un qui était entré par la fenêtre. Pourtant il ne comprenait pas le but. Aucune de ses affaires n'avait été touché. Seul ce poignard avait été déposé sur son lit. Peut-être que c'était l'arme d'un crime et que le malfaiteur voulait détourner l'attention sur lui. Cela déplut au jeune homme, il n'avait pas pensé à cette hypothèse et il avait involontairement touché le manche pour l'observer.

Ce qui serait compromettant s'il s'agissait bel et bien d'une arme de crime. Pourtant il n'avait pas vu de trace de sang sur la lame ni sur le manche.                                                                                  Pour le moment, il fallait qu'il le range à l'abri. Délicatement, le jeune homme prit le manche avec un mouchoir et le rangea à l'intérieur du tiroir de sa table de nuit.

Les six prochaines heures furent longues pour le jeune homme qui imaginait toute sorte de scénario possible et imaginable. La conclusion à laquelle il arriva, fut d'en parler à Marc. Son meilleur ami avait après tout de très bonnes idées et serait quoi faire dans ce cas-là.

Malheureusement, Amir ne réussit pas une seule fois à parler à Marc en privé. A chacune de ses tentatives soit Jessica arrivée et Marc était totalement envoûté par cette dernière, soit un des professeurs les avait appelées pour travailler.

Et lorsque la nuit était tombée, Marc était parti avec Jessica pour un rendez-vous en amoureux dans Jérusalem. Dans un petit restaurant local, à priori.

En conclusion de cette mauvaise journée, Amir était d'une humeur désastreuse, tout le monde l'éviter dans le gîte. Mis à part le professeur Muller, qui lui racontait une de ses nombreuse anecdotes sur les modèles de voitures. D'autres jours, il aurait aimé en discuté mais ce soir là ce n'était pas le cas.

- Eh bien, Amir. Tu ne sembles pas très passionné aujourd'hui. Des problèmes avec tes petits camarades ?

-Non, non. Ce n'est rien de tout ça.

- Voyons, tout le monde à l'impression que tu es une bouilloire qui va exploser d'une minute à l'autre si on ne l'enlève pas du feu.

- Que... Professeur, je me demande parfois comment vous en êtes arrivé là et comment on a pu laissé passer un tel excentrique.

- Ohh...Je ne suis pas si excentrique que ça. Vous exagérez.

- Vous portez des lunettes de soleil alors que nous sommes dans un bâtiment et qu'il fait nuit !

- Ah çà ! Je les porte uniquement pour éviter d'avoir trop de demoiselle à mes pieds. Ahahahah !!! Même la tendre amie de votre meilleur ami, deviendrait folle en voyant mes yeux. Dit en souriant le professeur.

Amir ne savait pas quoi répondre à cela. Ce professeur était bel et bien fou, quelle femme voudrait d'un homme habillait d'une chemise orange fluo avec des colibris et des palmiers en motifs, des cheveux blancs mal coiffés et d'une barbe blanche et grise. Et ces horribles sandales à chaussettes, il en avait choisi des colorées bleu à paillettes en plus. Tout dans sa façon de s'habiller était très flashy.

Une fois, encore Amir alla se coucher la boule au ventre, se demandant quel cauchemar aller arriver cette fois-ci. Avant de se mettre au lit, Amir avait vérifié sa fenêtre et surtout il avait déposé des crayons qui le réveillerait si quelqu'un entrer par là. Sa porte était comme les jours précédents bloqués par plusieurs de ses affaires.

Le rêve commença normalement, une journée banale dans la vie d'Amir. Il allait à la bibliothèque, travailler sur son sujet de prédilection : l'Époque Antique

Les quelques personnes présentes étaient des habitués des lieux, chacun travaillait dans le silence. Les bibliothécaires rangées puis classaient les livres. Tous avait le dos tourné à Amir. Cela ne lui apparut pas comme étrange, tellement il était occupé à lire sur la vie à l'époque antique. Un rire éclata dans une des rangées de livres en face de lui. Ce petit bruit avait fait sursauter Amir, qui ne s'y attendait pas. Il porta son regard dans la direction de la personne, hélas il ne pouvait pas la voir, une bibliothèque les séparait. Amir décida de voir pourquoi la personne riait. Il n'avait que ça à faire après tout, avant que ce rêve tourne au cauchemar.

Tranquillement, il se rapprochait, en haut de l'étagère il pouvait lire : Antiquité

Personne n'était présent entre les deux étagères mais le rire continuait toujours à raisonner dans la bibliothèque. Amir se pencha pour voir s'il n'y avait pas un portable qui diffusait un enregistrement vidéo. Rien.

Amir décida de retourner à sa place. Sur la pile de livres qu'il lisait, s'en était rajouté un. Un tout petit livre avec des lettres dorées, sur une couverture en cuivre usée. L'inscription était à peine lisible, mais il pouvait distinguer les lettres : B,L,E en haut de la couverture mais le reste était indéchiffrable.

Le jeune homme ouvra délicatement les premières pages, le texte inscrit semblait être du latin.

Le rire s'était stoppé.

Le cauchemar aller commençait pensa Amir. Plus personne n'était présent dans la bibliothèque et une odeur immonde envahissait l'espace. Les lumières clignotaient, elles pouvaient s'éteindre à tout moment et le laisser seul avec cette créature. Il savait d'avance qu'il ne pourrait pas lui échapper cette fois-ci. Les miracles n'existaient pas dans ce monde.

Pourtant contre toute attente, Amir se réveilla. La lumière de l'aube éclairée sa chambre, et à sa fenêtre se tenait tranquillement le professeur Muller. Qui le salua de loin.

- QUE FAITES-VOUS DANS MA CHAMBRE ?!! Cria Amir.

-Shhh, shhh, moins fort Amir.

- J'espère que vous avez une bonne raison pour rentrer dans ma chambre sans prévenir !

- J'en ai une. J'ai besoin de vous pour une affaire en ville.

- Comment ça ? Si cela n'a aucun rapport avec mon stage je ne viens pas.

- Mais si. Et ce sera passionnant. J'ai juste besoin de votre aide pour quelques trucs et vous serez de retour pour les fouilles de l'après-midi. De toute manière ce matin votre groupe est de corvée ménage et paperasse ... Donc vous ne ferez que gagner à m'accompagner.

- Non, merci. Maintenant, dégagé de ma chambre !

- Et si, je vous proposais un moyen de combattre vos cauchemars.

- Comment ça et comment avez-vous eu cette information ?

- Il suffit juste de vous observé. Un tant soit peu pour se rendre compte que vous dépérissez de jour en jour et cela ne peut qu'être du qu'à de mauvais rêves.

Le côté complètement lunatique de son professeur était épuisant, son acharnement ne cessera pas tant qu'il n'aura pas accepté de se prêter à son jeu et de partir faire ces emplettes.

- Bon, très bien je vous accompagne. Je vous rejoins dans quinze minutes dans le hall.

- Parfait, à tout de suite alors.

Le professeur repartit comme il était venu, par la porte d'entrée.

16 minutes plus tard, Amir l'avait rejoint dans le hall.

Les deux hommes prirent la jeep du professeur. Sur son portable, Amir envoya un message à Marc, pour qu'il ne l'attende pas pour le petit déjeuner. Le trajet fut court, la route était déserte et en quinze minutes, ils arrivèrent à Jérusalem.

- Bon, maintenant qu'on est arrivé. Que fait-on ? Demanda Amir, en sortant de la voiture.

- J'ai un endroit à aller rapidement, pas plus d'une dizaine de minutes. Ce sera notre première étape, après nous pourrons prendre un petit déjeuner.

- Hmmf !

- Ne faites pas une si mauvaise tête, allons, nous n'avons que très peu de temps devant nous.

- Cela ne pouvait-il pas attendre la semaine prochaine, lors de la sortie en ville ? Je suis sure que vous aurez pu trouver une excuse pour vous éclipser pour faire vos courses.

- Non, ce serait trop tard. Dit d'un ton grave le professeur, son visage devenait dur.

Son ton froid, coupa net les questions d'Amir qui n'avait jamais vu le professeur agir ainsi. Cela devait vraiment être une affaire urgente.

Dans le silence, les deux hommes marchèrent dans la ville, encore endormis. Les devantures des magasins étaient closes, par ci et là quelques personnes arpentaient les rues, discrètement comme des ombres, à droite quelques marchands réceptionnés leurs marchandises de la semaine et les envoyaient dans leurs réserve, coordonnant les efforts de leur employés qui s'acharnaient à la tache. Amir se demanda où son professeur les conduisait aussi tôt le matin. Sa démarche était rapide, et sans jeter un seul coup d'oeil aux panneaux, il avançait dans la ville vers un but précis. Pour une fois, nota Amir, le professeur Muller n'avait pas mis une de ses affreuses chemises mais plutôt une veste bleu électrique.

Les pas du professeur ralentissaient à mesure qu'ils s'approchaient de la vieille ville, il semblait être sur ses gardes. Amir tenta de lancer une conversation, cependant le professeur lui fit signe de se taire. Quelques mètres plus loin, il ouvrit une porte situait à leur gauche. Entrant rapidement à l'intérieur. Amir le suivit.

La pièce était relativement petite ou du moins c'était l'impression qu'elle donnait à Amir, cette vue des caisses qui s'entassaient les unes sur les autres, recouvrant parfois des meubles. Il n'y avait absolument rien de marqué sur ces cartons, mais le professeur aller de boîte en boîte, sortant des vêtements, des accessoires en tout genre, des affaires de cuisine... Une vraie caverne d'Ali Baba pensa Amir, qui restait là à contempler le professeur. Au moins, il avait une explication sur : d'où venaient ces affreuses chemises, il y en avait tout un carton.

- Ne restez pas planter là, Amir ! Vous pouvez soit m'aider soit vous préparez une collation dans la cuisine. Elle se situe derrière l'étendoir à veste. Oui, il faut passer entre les vestes. Je reconnais que cela n'est pas le plus évident à voir.

Sans un mot, Amir s'exécuta, il s'attendait à voir la cuisine dans le même état que ce qui semblait être le salon. Ce qu'il vit ne le déplut pas, la cuisine était d'un modèle plutôt sobre mais de dernière technologies. Ce qui provoquait un certain contraste avec les tapisseries sur les murs. La nourriture devait se trouver dans les placards, l'appartement devait appartenir au professeur ou à une de ses connaissances. Enfin, c'est ce qu'il espérait. Il se voyait mal devoir expliquer aux autorités locales la raison de sa présence ici. Quoiqu'il ignorait pourquoi le professeur avait tant insisté à ce qu'il l'accompagne. En parlant du loup, ce dernier arriva, les bras chargés de babioles en tout genre et de ses immondes chemises.

- Eh bien ? Tu n'as pas trouvé la nourriture ? Questionna le professeur en déposant « ses affaires » sur une chaise.

- Avant ça, j'ai une question à vous poser. Demanda Amir qui s'assit sur une des chaises en bois.

- Hmm...Quoi donc ? On a un peu de temps devant nous. Alors installons-nous confortablement.

- Tout d'abord, cette maison vous appartient-elle ? Et que sommes-nous venus faire ici ? Pourquoi avez-vous besoin de moi ?

- Oui, on peut dire que d'une certaine manière je suis le propriétaire de cette maison, je ne rentrerai pas dans les détails barbants. Pour vos deux autres questions, par contre. Techniquement parlant, je n'ai pas réellement besoin de vous maintenant mais...

- Donc vous m'avez réveillé si tôt pour rien ?!

- MAIS... Il existe bel et bien une raison. Et si je ne vous avais pas réveillé, VOUS ne seriez plus parmi nous à cette heure-ci. Enfin, passons sur la raison de notre venue ici. C'était pour votre propre sécurité, il y a un danger qui rôde dans le champ de fouilles comme vous aviez du le remarquer.

- Je n'ai rien vu du tout !

- Mais si. Si bien que cela vous poursuit sans relâche car vous l'avez vu. Ce que c'est réellement. S'obstiner ne vous conduira à rien de grandiose. Oh que non. Vous risquez plutôt de mourir vainement.

- J'ignore de quoi vous parlez.

- Bah, vous l'avez pourtant vu dans vos rêves, non plutôt juste aperçu car si vous l'aviez vu entièrement ce serait déjà trop tard pour vous.

- ...

- Maintenant, je vous propose un moyen d'y mettre fin mais pour cela j'ai besoin de votre coopération et de votre silence surtout.

- Comment savez-vous tout ça ?

- J'ai eu une longue vie. C'est tout. Alors, partant ?

- Qu'est-ce que vous attendez concrètement de moi ? J'aviserai et ensuite je vous donnerai ma réponse.

- Plusieurs petites choses. Premièrement, ne dites rien à vos amis ni à vos collègues.

Deuxièmement, il faut toujours que vous portiez sur vous le poignard.

Troisièmement, lorsque vous rentrerez dans le palais N'ALLEZ JAMAIS DANS LE FOND DU COULOIR DU SECOND ETAGE, et si vous voyez de la lumière émettre d'une pièce NI entrer surtout pas, et ne toucher à aucune fresque présente !!

-Pourquoi tous ces avertissements?Il y a des raisons précises ?

- Bien entendu, mais je ne vous les dirai seulement que dans le cas où vous acceptes mon offre.

- Et si je refuse que se passe-t-il ?

- Oh, rien mais je ne vous le conseille pas. Car vous serez une proie facile pour la créature en question.

- Pourquoi moi et pas un autre ?

- Vous êtes quelqu'un qui fait attention aux détails et vous êtes plutôt costaux. Et vous semblez avoir assez de sang froid pour survivre aux événements de la semaine prochaine.

Les deux hommes discutèrent pendant plusieurs heures, tout en prenant leur petit déjeuner. Cette discussion apporta de nombreuses questions à résoudre pour Amir, notamment sur comment son professeur pouvait-il connaître autant d'informations sur les événements. Peut-être avait-il aussi rencontré le vieux fou, et ces propos l'auraient contaminé. Pourtant il lui semblait si sincère, si passionné à propos de tout ça. Qu'on pouvait l'écouter sans émettre une seule objection.

Et comme promis ils rentrèrent pour l'heure du déjeuner. Marc ne questionna même pas son absence, comme s'il n'avait pas fait attention à sa disparition ni n'avait lu son message. Tout ce dont il parlait été à propos de Jessica et de ce qu'ils avaient fait ce matin. Cela désespéré un peu Amir, qui n'avait jamais vu son meilleur ami se comportait ainsi pour une fille qu'il aimait. C'était assez étrange. Mais peu importe ce qu'il pourrait lui dire, ce dernier ne l'écouterait pas et avec Jessica qui était toujours avec lui, ce n'était pas possible de juste lancer la conversation là-dessus. Tandis que de loin, Amir, pouvait voir que le professeur faisait comme à son habitude, il flânait dans un coin ou discuté avec un de ses collègues.

Ce soir-là, Amir repensa à tout ce que lui avait raconté le professeur et surtout sur comment sortir d'un cauchemar. Cela ne coûterait rien d'essayer si cela lui arriver encore ce soir. Le jeune homme alluma un des encens que le professeur lui avait donné ce matin. Une bonne odeur de lavande parfuma la pièce.

Son rêve se déroula dans un palais, il se baladait dans les couloirs. Les servants passaient à côté de lui, sans le voir. Tout semblait si réaliste, il avait l'impression de sentir le froid des dalles en pierres sur lesquelles il marchait pied nu. Les fresques qui décoraient les murs étaient si précises qu'il se croyait dans un musée. Les couleurs étaient flamboyantes.

Amir était tenté de les toucher, mais l'avertissement du professeur résonnait encore dans sa tête, et il réprima cette envie. Parmi ces fresques beaucoup représentaient des scènes de la mythologie romaine, telles que Romulus et Remus tétant la louve. Certains décors représentaient des paysages fantastiques qui ont pu être tirée de légendes anciennes, perdu au fil des siècles.

Une de ces fresques, représentait une jeune femme se baignant dans de l'eau, derrière elle un paysage de côte italienne. C'était la fresque que lui avait décrit Marc. Chaque détail important était présent, dont la biche. Sa tête reposait contre le bras de la jeune femme. Terrifié Amir s'éloigna de la fresque, pourtant malgré ses efforts il ne pouvait pas détacher son regard du visage de la jeune femme. Il y avait quelque chose d'étrange de fantastique. Ses yeux verts qui avaient été peints avec délicatesse, étaient si froids, dépourvus de vie. Tandis que ceux de la biche, étaient d'un rouge vif, brûlant à travers le mur.

Le jeune homme n'eut pas le temps de contempler plus longtemps la fresque, car une main l'agrippa par-derrière. Mais lorsqu'il voulut se retourner pour vois de qui il s'agissait. Il fut poussé violemment contre le mur d'en face, à quelques centimètres de près de la fresque à la biche. A l'impacte ses dents se crispèrent et il poussa un soupir de douleur.

Quelqu'un se collait contre lui, mais dans sa position il ne pouvait pas voir de qui, il s'agissait. Il supposa que c'était une femme, du au contact d'une poitrine plutôt charnue contre son dos. Cela lui déplut. La personne se colla plus fortement contre lui, Amir avait du mal à respirer contre la pierre. Cette étreinte mortelle, lui faisait penser à celle d'un boa constrictor, allait-il finir comme les gnous ou allait-il se réveiller avant que ce cauchemar ait raison de lui. Il fallait qu'il prononce les mots que lui avait dit le professeur. Au moment, où Amir s'apprêter à parler, son assaillant murmura au creux de son oreille, des mots :

ἀφαιρέω...ὀφθαλμός...χλωρός...καρδία...ἁγνός...κόρη

L'étreinte se desserra et Amir se réveilla en sueur dans son lit. La seule lumière de sa chambre était le petit bâton d'encens.

Le jeune homme attendit quelques minutes, le temps de comprendre ce qui s'était passé. Puis, il alluma la lumière pour noter les mots qu'il avait entendus et leur signification.



vendredi 10 mars 2023

Le palais royal d'Hérodion partie 2

 

3

Le géant éclata de rire face à la réaction de son meilleur ami.

-Alors, MARC ! Pas encore réveillé ?! Eh eh, que fais-tu là à gambader sur ce chemin ? C'est un poil dangereux avec toutes ces voitures. Et comme pour accompagner ses mots, plusieurs voitures rugirent sur le bitume, les pneus crissant dans les virages et éclaboussant de poussières les deux jeunes hommes.

- Comment m'as-tu trouvé ?! Il n'y avait personne au gîte lorsque je suis parti.

-Hein ? Pourtant, Jessica m'a affirmé t'avoir vu sortir. Même qu'elle a couru après toi mais que tu ne l'avais pas remarqué, elle m'a dit qu'elle était retournée au gîte après t'avoir vu discuter avec un vieil homme louche. C'est pour cela qu'elle est venue me chercher, car elle avait peur qu'il ne te soit arrivé quelque chose.

- Je vois. C'est étrange, je l'aurais entendu courir, il n'y avait aucun bruit dehors.

Marc restait perplexe, son meilleur ami ne lui aurait jamais menti de la sorte. Il se souvient des dernières paroles du vieil homme puis secoue la tête, peut-être que le vieillard l'avait vu et il a du penser à quelque chose de négatif à propos de Jessica, peut être par rapport à sa couleur ou ses vêtements. Ou qu'il était simplement cinglé. Oui, il n'y avait rien de bien grave à s'inquiéter pour si peu.

Les deux hommes retournèrent au gîte.

Arrivé près du portail, ils pouvaient voir aux loin Jessica discuter avec un des professeurs et quelques membres de l'équipe techniques. Tout le monde commençait à se réveiller et à se préparer pour la journée. 

La conversation qu'entretenait Jessica avec le professeur s'interrompit lorsqu'elle aperçut Marc et Amir qui traversaient la cour intérieure. Elle leur fit un grand signe de la main. Souriante et joyeuse comme chaque matin.Ce qui fit rire les membres de l'équipe technique. Mais cela semblait contrarier le professeur qui souhaitait terminer cette conversation très importante à propos d'un drôle d'objet que la demoiselle aurait trouvé lors des fouilles. Et qui lui semblait soit lié à un culte d'une divinité païenne soit le jouet d'un enfant. Il avait essayé d'interroger plus en détail la jeune fille, sur le lieu précis où elle l'avait trouvé et s'il y avait d'autre objets similaires. Le professeur se décida à aller plutôt demander de l'aide à un de ses collègues pour examiner le petit objet.

Les trois jeunes gens se dirigèrent dans le hall où un buffet était organisé et des tables avaient été mises en place par les employés du gîte. On pouvait trouver sur le buffet, toute sorte de viennoiseries, de brioches, des fruits et des boites en verre contenant des céréales, mais aussi des petits paniers en osier contenant des petits pains tout justes sortis du four, ils dégageaient une bonne odeur de pain frais et à proximité les employées y ont déposé des petits pots de confitures fabriqué en papier et en carton. Plusieurs personnes faisaient la queue pour se servir en café, en jus d’orange ou d’ananas et quelques rare personnes prenaient une tasse de thé à la menthe.

Marc et Amir, préféraient prendre un petit déjeuner copieux car ils n’avaient pas toujours le temps de déjeuner à midi. Leurs plateaux étaient recouverts de croissants aux amandes, de pains au chocolat, de deux tranches de brioche, de quelques petits biscuits, d’une part de brownie, et d’une assiette avec du bacon et deux tranches de pain, une grappe de raisin. Tandis que Jessica mangeait très peu le matin, elle avait choisi juste une tasse de lait chaud avec un croissant. En boisson les deux jeunes hommes prirent un café noir sans sucre.

Une fois les plateaux bien remplis, Marc et Amir cherchèrent une place où s’asseoir. Heureusement pour eux, Jessica leur fit un signe depuis la petite table où elle s’était installée. Elle leur avait réservé deux sièges en mettant sa veste sur l’un et son petit sac à dos bleu sur l’autre.

Une fois, que tout le monde fut assis à la table ronde, Marc regarda la jeune femme, qui portait un joli gilet bleu marine avec des motifs de demi-lune argentée. Avec hésitation, il se mit à lui parler :

« Je m’excuse de ne pas t’avoir entendu arriver derrière moi, ce matin, Jessica. Je croyais être le seul debout au gîte.

 

-Oh, ce n’est pas gravissime. Je comprends que tu ne m’es pas entendu, après tout je n’étais pas à l’intérieur du gîte mais plutôt dans le jardin, lorsque je t’ai vu sortir et partir vers la route...Alors j’ai décidé de te rejoindre. Puis j’ai vu que tu as été interpelé par ce vieux fou qui était avec nous à la conférence, hier.

- Il s’est passé quelque chose la veille avec ce mendiant ? Demanda avec inquiétude Amir, qui ne s’était doutée de rien et n’avait même pas prêté attention aux gens qui les entouraient à ce moment-là.

-Oui, juste après que la conférence soit terminée. Je suis parti me rafraîchir aux toilettes. ET Ce… ce cinglé, il m’attendait derrière la grande porte. Il m’a insulté dans une langue étrange et m’a frappé avec sa canne .

- Personne n’est intervenu ? Interrogea Marc avec une certaine pointe de soucis et d’inquiétude dans sa voix, il n’aurait jamais imaginé que le vieil homme qu’il avait rencontré ce matin soit le même qui ait fait subir un pareil traitement à sa douce amie. Mais après tout, il ne pouvait pas savoir si le vieil homme était conscient de ce qu’il faisait, il lui avait bien raconté une étrange légende ce matin. Peut-être que Jessica, avait raison et cet étrange homme n’était qu’un dérangé mental, bon pour l’asile. Ou alors un ivrogne.

-Non, certains ce sont arrêter pour rigoler, d’autres pour filmer avec leur smartphone, et je crois avoir vu une femme partir chercher un vigile. Je me souviens surtout que certains criaient que je l’avais bien mérité, en m’insultant de « sale pute » et d’autre horreurs.» Le visage de Jessica se tordit face au souvenir de ce jour-là, ses beaux yeux marron retenaient ses larmes. Amir lui tendit un mouchoir, tandis que Marc la prit dans ses bras pendant qu’elle sanglotait.

 

Une fois, que Jessica avait fini de sécher ses larmes, un silence gênant avait pris place autour de la table, chacun se concentrer sur son assiette. A quelques reprises Amir avait tenté de changer de sujet mais ces deux amis n’étaient pas d’humeur à rire à ces anecdotes surprenantes sur l’antiquité.

 

4

Les chercheurs et les stagiaires brûlaient sous le soleil, depuis plusieurs heures, ils s’acharnaient à étudier une faille dans le mur qu’ils avaient déterré et découvert dans la matinée, cette brèche pouvait donner un accès à l’intérieur du palais. Enfin, c’était une des hypothèses que le professeur Joseph Gorell avait eues. La brèche était assez large pour faire passer un drone, qui pourrait scanner l’intérieur sans en endommager les structures, et les chercheurs pourront vérifier l’état des murs porteurs.

Au même moment une autre équipe cherchait à enlever les énormes roches qui bouchaient ce qui semblait être une fenêtre, qui pourrait permettre à une équipe de descendre à l’intérieur du palais. Cependant, le travail devait être fait avec minutie et précision pour éviter un éboulement qui pourrait menacé l’intégrité des équipes et la structure du bâtiment.

Pendant que les équipes se relayaient à ces taches, Marc et Amir furent chargés d’aller chercher un nouveau drone au gîte, car le professeur Joseph Gorell, l’avait oublié sur sa table de nuit lorsqu’il le faisait chargé hier soir.

 

Les deux jeunes hommes prirent la jeep du professeur et la clé de sa chambre.

Installé confortablement dans le véhicule, Amir s’était assis à la place du conducteur, il était le seul à avoir le permis et assez d’expériences avec les voitures dans le groupe des stagiaires français, et le professeur Joseph lui faisait confiance pour sa bonne conduite. Le professeur adorait sa jeep, elle était toute neuve, il avait choisi le modèle bleu et blanc, qui lui permettait de la repérer facilement sur les parkings, de plus il avait spécialement choisi le modèle hybride,pour pouvoir être à peu près indépendant peu importe où il allait, il trouverait toujours de l’énergie que ce soit électrique soit de l’essence. Ce petit bijou technologique, le professeur Joseph en prenait un grand soin, à chaque week-end de libre, il passait une partie de sa journée à entretenir sa voiture, à lui parler, etc.

Il en avait longuement parlé dans leur groupe, car certains avaient une passion similaire pour les voitures, et ils pouvaient en parler pendant des heures à l’heure du dîner, Amir avait assisté à plusieurs de ces petites réunions. Il adorait tout ce qui était technologique et c’était la raison pour laquelle il avait poursuivi un master en ingénierie en archéologie préventive à Montpellier.

Amir démarra le moteur de la jeep, tout doucement il fit un créneau pour sortir de la place de parking qui était assez étroite, il fallait faire attention à ne pas érafler la carrosserie en sortant, sinon, ils en entendraient parler pendant des mois voir des années dès qu’ils croiseront le professeur. L’enseignant avait autorisé Amir à prendre un coéquipier car il n’aimait pas qu’on envoie quelqu’un seul en mission, même lorsqu’il faut juste aller acheter une bouteille d’eau ou une bière, il conseillait toujours d’y aller en groupe de deux à trois personnes.

Ce côté très parano faisait toujours rire Amir, qui n’avait pas peur de se promener seul dans les grandes villes ou dans lieux inconnus. Après tout qui allait s’attaquer à un grand gaillard d’un mètre 90, franco-arabe. C’était plus pour Marc qu’il fallait s’inquiéter avec ces 1m70, il était certes musclé mais pas très grand.

Les cinq premières minutes du trajet se firent dans le silence, les deux hommes étaient perdus dans leurs pensées respectives.

- Hey, Amir ! Avec tout ce qui s’est passé ce matin, je ne t’ai pas raconté ce qui s’est passé avec le vieux. Dit Marc en ajustant le pare-soleil, il regretta de ne pas avoir pris ses lunettes de soleil en partant ce matin.

- Si tu veux, répondit Amir qui ne décrocha pas ses yeux de la route, certes désertique mais il fallait faire attention au nid de poule, cela pouvait abîmer les roues avant.

-Alors, par quoi commencer…

-Par le début, répondit en rigolant Amir.

 

-Je sais, je sais. Alors, le vieux m’a raconté une légende urbaine à propos du palais dans lequel on est entrain de faire des fouilles. Selon lui, ce palais aurait été la demeure du roi Hérode Ier, pour le moment rien de trop nouveau pour nous, cela nous avait été confirmé avant qu’on vienne ici. Bon, après il s’est mis à me raconter sa légende, comme quoi une bête courrait dans les rues de Jérusalem lorsque la nuit tombait et qu’elle prenait l’apparence d’une biche. Et qu’elle attaquait les passants.

-C’est étrange, murmura Amir, il ne se souvenait pas qu’il existait une telle légende.

- Oui, dans la suite de son histoire, le roi essaye de traquer la bête dans la ville sans succès et c’est dans son palais qu’il la voit. Il la poursuit donc et lorsqu’il l’affronte, elle se métamorphose en quelque sorte, et elle l’attaque avec ses crocs. Il parvient à la maîtriser et à la tuer.

-Joyeux cette petite histoire.

- Tu ne me le fais pas dire. Mais ce qui se passe après qu’il la tue, et assez étrange.

- Comment ça ?

- Une fois qu’il a fait une sorte d’exorcisme pour rassurer la population. Il se promène dans son palais et il regarde ses peintures murales, celles qu’il a détruites …

- Attends ! Celles qu’il a détruites, tu ne m’as pas parlé de fresques ni de peintures murales au début ??

- Ah oui, j’ai oublié. Désolé.

- Décidément, raconter des histoires ce n’est vraiment pas ton domaine, heureusement que cela ne compte pas pour ton master. Dit en souriant Amir. Il savait que la mémoire de son ami, se concentrer surtout sur certains détails et qu’il avait parfois du mal à s’exprimer à l’oral lorsqu’il n’avait pas fait une sorte de synthétisation des événements et de ce qu’il devait dire. Cette rencontre avait du être plus spectaculaire que ce qu’il le pensait. Jessica avait eu raison de lui avoir demandée d’intervenir avant que le vieil homme n’embrouillât plus son esprit.

- Au début de son histoire, il y avait une fresque qui représentait une femme se baignant dans un lac et une biche mangeant de l’herbe. Après la terreur dans la ville, il remarque que la biche est tachetée de point rouge, sous un accès de colère, il décide de martelé la fresque de coup de couteau et de même pour celle qui se trouvait à proximité et qui représentait une sphinge. A la fin de sa légende, il voit une autre fresque représentant des dieux lors d’un banquet, et la tête de la biche se retrouve sur un plateau.

- C’est à faire froid dans le dos. Répondit Amir, cette petite histoire était assez étrange, il connaissait bien des légendes par rapport au roi Hérode Ier mais celle-ci, il devait l’admettre qu’il ignorait son existence. Est-ce que ce n’était que des paroles en l’air, pour distraire Marc d’autre chose, qui se passerait sur le bas-côté de la route. Non, il devait divaguer. Concentre-toi, Amir. Pense à la route. Merde, ils ont dépassé le gîte.

- On va devoir faire demi-tour.

- Pourquoi ? Demanda Marc, qui regardait son portable pour voir s’il avait de nouveaux messages, il en avait un à priori de Jessica, mais il n’avait pas assez d’ombre pour pouvoir le lire correctement.

- On est aller trop loin, j’étais trop concentré dans mes pensées que j’ai oublié de prendre la sortie à droite.

- Ah…

- Vu qu’on a du temps. J’ai pensé à l’histoire que tu viens de me raconter. Je ne connais aucune légende qui porte là-dessus. Pourtant , d’une certaine façon elle me semble familière, j’ai déjà du l’entendre quelque part. Mais où, telle est la question. Rigola Amir.

Marc sourit.

- Bon, plus sérieusement. Le roi Hérode a régné de - 37 jusqu’à - 4 avant notre ère dans le royaume qu’on appelait la Judée romaine, composait de plusieurs villes qui composaient son territoire autour de la mer morte. Il était un État client à Rome. Bon après, pour ce qui concerne ce palais près de Jérusalem, il avait une certaine importance pour le roi, car il l’avait modifié, redécoré l’intérieur etc . Sur le caractère même du personnage, il était connu pour être un grand bâtisseur, il a fait notamment bâtir un théâtre et un Colisée. Selon la Bible et d’autres sources il est dépeint comme étant un souverain tyrannique, monstrueux, sans pitié et n’hésitant pas à tuer sa femme et certains de ses enfants pour conserver le pouvoir. Ce qui nous mène à notre légende, peut-être a-t-elle été créé comme une sorte de justification à sa folie, ou alors comme un avertissement des dieux face à ses actions. Peut-être que la bête est une métaphore au règne qu’il a eu.

Pourtant il réussit à vaincre la bête, est-ce que cela veut dire qu’il ne peut être stoppé par personne d’autre que lui-même ou alors il faut regarder comment se finit la fin de son règne. Il meurt quand même atrocement.

- De quoi meurt-il ? Je sais que le professeur Gorell nous l’avais dit lors du voyage en avion. Mais je ne m’en souviens plus.

- Il meurt d’une… une sorte de gangrène, qu’on appelle la gangrène de Fournier et elle se développe par des démangeaisons dans les parties intimes et cela dégénère en ..

- Je me passerai des détails, merci. Coupa Marc.

Le panneau du gîte était devant eux, cette fois-ci Amir ne le rata pas. Il se gara sur le parking à l’ombre sous un arbre. Les deux hommes descendirent de la jeep, et essayèrent de rester le plus que possible à l’ombre. Il devait bien faire 30 degrés au soleil.

En quelques minutes, il avait récupéré le drone et ils étaient repartis en direction du lieu de fouille, le professeur fut satisfait de revoir sa jeep en parfait état. Et les recherches purent reprendre. Rien de particulier fut à signaler lors du passage du drone dans la faille.

 

samedi 14 janvier 2023

Le palais royal d'Hérodion :partie 1

Genre: Suspense/Horreur

1

Le soleil brillait de mille feux, dominant un ciel dépourvu de nuage, pour le plus grand malheur des jeunes archéologues qui travaillaient à l'extérieur des tentes. Un de ces archéologues, du nom de Marc, reprenait une gorgée d'eau de sa gourde, avant de se remettre au travail. Il avait une vingtaine d'années, de nationalité française et il venait de Marseille. Marc avait depuis longtemps la peau brûlée par les coups de soleil. Mais ici, en Israël, la chaleur n'était pas la même que dans sa bonne ville de Marseille, qu'il regrettait un peu d'avoir quitté mais l'offre qu'on lui avait proposée ne pouvait pas se refuser. Un stage dans les ruines du palais du Roi Hérode Ier dit le grand, ce n'était pas tous les jours qu'on recevait une pareille offre. Il faudra qu'il remercie de nouveau, une fois de retour dans son cher pays, son professeur de Master qui lui avait fait connaître cette annonce.

Ses collègues de chantier commençaient eux aussi à souffrir de la chaleur, il était peut-être temps de faire une grande pause et de retourner travailler lorsque le soleil taperait moins fort.

Son meilleur ami, Amir, lui fit signe depuis la tente où se trouvaient les rafraîchissements. Certains de ses collègues avaient eu la bonne idée de déposer leurs affaires à l'ombre, aux pieds des colonnes ou du moins de ce qui en restait de ces vestiges.

Marc décida de le rejoindre. Bien heureux de se retrouver à l'abri du soleil. Ses camarades et supérieurs étaient entrain de discuter joyeusement, à propos de certaines trouvailles faites sur le site et d'un passage pour rentrer à l'intérieur du palais. Ils allaient faire plus de recherche là-dessus et utiliser différentes technologies pour pouvoir faire une sorte de plan interne du palais. Le jeune marseillais aurait bien aimé en écouter plus là-dessus mais son meilleur ami, qui s'était éclipsé un instant plus tôt, était revenu en tenant dans ses grandes mains un bout de tissu, qui contenait une sorte de petite plaque en métal, probablement du cuivre vu sa couleur.

- MARC ! Regarde-moi ça ! Cria avec excitation Amir, en montrant de très près ce qu'il tenait dans ses géantes mains.

- Il y a des inscriptions dessus ? Demanda Marc, après avoir jeté un rapide coup d'œil, il avait cru voir des traces de lettres gravées.

- Oui !! Il semblerait que ce soit du latin. J'ai pris des photos, la plaquette sera envoyée au musée de Jérusalem pour être analysé. Car elle est un peu abîmé. Regarde, on peut distingué certaines lettres. Cela me semble être une sorte de tablette contre le mauvais sort ou alors c'est pour jeter une malédiction, vu sa taille c'est fortement possible. Qu'en penses-tu ?

- Cela est fort intéressant, on en saura plus une fois qu'elle sera traduite. Dis-moi, où l'as tu trouvé ?

- Oh, c'est en faisant des fouilles tout à l'heure, je sentais que j'allais trouvé quelque chose, comme un pressentiment. Et là, piouf ... je l'ai trouvé. Et je l'ai ensuite montré à Mr Raymond-moroy, tu sais le professeur qui nous assiste dans ...

Mais la suite des paroles d'Amir, Marc ne les entendit pas. Non, il fut totalement déconcentré par la venue de Jessica, sa collègue américaine, venant du Massachusetts. Elle était elle aussi venue se réfugié sous la tente. Essuyant d'un geste de sa main, les quelques boucles noir qui tombait sur son front. Sa peau aussi noir que l'ébène brillait sous les rayons de soleils qui traversaient la tente. Le jeune homme ne pouvait qu'admirer une telle beauté.

Son cœur, battait la chamade dans sa pauvre petite poitrine, après que Jessica se soit retourné et lui fit un grand sourire. A côté de lui, Amir fit un petit signe de la main à la demoiselle pour la saluer tandis que Marc était encore pétrifié par la venue de cette dernière. Elle se dirigea empressement vers les deux hommes, toujours souriante et les yeux brillant tels deux soleils.

- Elle est jolie, hein. Dit Amir sur un ton amusé. Ce qui eu pour effet de couper court le cours des pensées de son ami .

- D'euh ..Quoi ?

-L'américaine. Elle est pas mal. Ricana Amir en voyant l'air complètement déboussoler de Marc.

- Ah, Jessica. Oui, c'est une belle femme.

La demoiselle en question s'avança vers eux, ses yeux dorés rencontrèrent ceux de Marc. Qui ne put s'empêcher de rougir, devant un pareil regard, son cœur battait la chamade. Malgré la pression dans sa poitrine, il parvient à la saluer amicalement. Ce qui faisait sourire Amir qui les observait. La demoiselle enleva sa chemise verte pour l'entourer à sa taille, faisant ainsi ressortir son petit débardeur blanc taché de petites poussières.

La conversation entre les trois jeunes gens, fut plutôt longue, ils discutèrent des dernières trouvailles importantes, du restaurant où ils allaient dîner ce soir à Jérusalem. Amir proposa d'aller dans un restaurant local, qu'il avait repéré au préalable sur Internet, et qui faisait toutes sortes de plats, qui pouvaient convenir à tout le monde, mais surtout qui était convenable au niveau des prix. Les deux autres jeunes gens acceptèrent sa proposition, et envisagèrent que chacun choisisse un restaurant tous les deux-trois jours, jusqu'à la fin de leur séjour. Leur stage ne durant qu'un mois et demi, et certains soirs ils cuisinaient dans leur gîte avec leurs professeurs, collègues et camarades. Par la suite, Jessaica enchaîna sur une petite mésaventure qu'eut un de ses camarades, qui avait égaré la clé de leur chambre.Et qu'il la chercha partout, et qu'il dut retourner sur le chantier, sans grand succès. Là-dite clé fut finalement trouvée à côté d'un buisson près du gîte, par un des professeurs.

A la fin de leur discussion, le soleil brillait toujours autant dans le ciel, un de leurs professeurs arriva pour leur dire de se préparer s'il voulait venir assister à une conférence au musée de Jérusalem, à propos des mythes anciens.

Cette conférence dura trois heures, et fut enrichissante pour les trois amis. Marc avait pris quelques notes sur les mythes romains et assyriens tandis qu'Amir avait pris énormément de notes sur son grand carnet. Il notait toujours avec excitation sur ce genre de sujet, accumulant les notes et les savoirs. Marc s'amuser à le questionner sur un mythe ou l'origine d'une légende, et son meilleur ami trouvait toujours une réponse ou une histoire sur ce sujet-là. Ce qui amusait fort bien les deux hommes. Pendant la conférence, Marc avait à plusieurs reprises senti le regard de Jessica se poser sur lui, et quand il se retournait pour la regarder, elle souriait et murmura quelques mots qu'il ne comprit pas.

Il était à présent 18 heures 20, les trois jeunes gens déambulèrent dans les rues de Jérusalem, regardant les bâtiments anciens côtoyant des devantures plus modernes. Il était encore un peu tôt pour aller au restaurant. Alors,ils décidèrent de marché dans la vieille ville de Jérusalem, pour cela ils prirent le tramway et descendirent à l'arrêt « City Hall », puis ils marchèrent vers la porte de Jaffa pour pouvoir entrer à l'intérieur de la vieille ville. Les ruelles étaient étroites et remplies de monde s'affalant devant les échoppes des marchands, Marc entendit deux marchands se criaient dessus en hébreu. Les tensions étaient palpables parmi les habitants.

- On ferait mieux d'aller vers le mur des lamentations, il devrait y avoir plus d'espace que dans cette ruelle. Déclara calmement Amir.

- Non, on ferait mieux de revenir sur nos pas et de partir de ce lieu. Je ne me sens pas à l'aise au milieu de tous ces gens. Répondit Jessica, qui regardait à la hâte de gauche à droite, comme si elle se sentait menacée par quelque chose.

- Bon, bien. Faisons ainsi, cela te convient Marc ?

-Oui. Je n'aime pas comment les choses tournent là-bas.

- Où ça ? Demanda Amir. Curieux de savoir ce qui se passer.

- Là-bas, près du marchand de souvenirs. Désigna d'un mouvement de tête Marc.

Les deux marchands avaient commencé à se frapper à coups de poings. Des gens dans la foule criaient des mots que ne comprenait pas Marc.

Les trois amis quittèrent sans encombre la ruelle, et se redirigèrent vers le tramway pour partir vers le restaurant. Le repas fut très bon, l'ambiance dans le restaurant était chaleureuse. Et les trois amis s'amusèrent beaucoup, racontant leurs diverses histoires personnelles, comment ils en étaient arrivés jusqu'à ce stage... Un repas composé de boulettes de viande à la sauce aux oignons, des golzema, un pavé de saumon au miel et sésame, et enfin un bouillon de couscous aux légumes à la façon israélienne. Arrivé au dessert, Marc avait pris un kranz, qui est une sorte de brioche marbrée au chocolat, qu'il savoura avec un café, quant à Amir il choisit un Knafeh à la pistache, et Jessica savoura des petites galettes aux amandes et aux abricots, ils prirent tous les deux un thé vert pour accompagner leur dessert.

La soirée se finissant, chacun partit dans leurs chambres respectives pour se reposer.

                                                                                    2

L'aube commençait à pointer le bout de son nez dans le ciel, Marc n'avait dormi que cinq heures, il n'arrivait pas à oublier le parfum sucré de Jessica et son regard plein de vie et de sensualité hantait ses pensées les plus profondes. Il fallait qu'il calme ses hardeurs, sinon il ne pourrait pas lui faire face ce matin. Le jeune homme se leva, prit une douche froide et se regarda dans la glace contemplant ses cheveux bruns, il décida de faire une coiffure simple et d'attacher ses cheveux mi-longs pour éviter qu'ils ne s'envolent avec le vent.

Une fois prêt pour la journée, il sortit de sa chambre. Le gîte était silencieux, ses pas résonnaient dans les couloirs mal éclairés, une des lumières clignotait. Il pensa que c'était un peu comme dans un film d'horreur,et que quelque chose de dramatique ou de fantastique allait se produire derrière lui.

Rien ne se passa.

Marc sorti du gîte, il fut surpris par une douce brise. Le jeune homme décida de laisser ses jambes décidait où il irait, ne pensant plus à rien il s'en alla marcher sur le chemin près de la route. Il était seulement éclairé par la lumière du soleil se levant.

Au loin, il pouvait entendre le rugissement des voitures sur l'asphalte. Marc décida de rester sur le côté de la route pour éviter de se faire couper en deux. Au bout de dix minutes de marche, sans avoir croisé ni homme ni animal, il aperçut une figure qui se détacha de la pénombre. Il s'agissait d'un vieil homme qui marchait dans sa direction. Marc crut le reconnaître comme le vieux mendiant qui était assis derrière eux lors de la conférence sur les mythes. Il n'avait à ce moment-là pas fait plus attention que ça, à cet homme âgé.

Le vieux mendiant arriva à sa hauteur, il se tenait courbé, s'appuyant sur sa rupestre canne en bois. Il était vêtu de haillons qui pendaient sur son corps. Le vieil homme releva légèrement sa tête, Marc put distinguer des cheveux et une barbe blanche qui étaient très longues et peu entretenue.

- Jeune homme, tu étais à la conférence hier ? Demanda d'une voix cassée le pauvre hère.

- Oui, c'est exact. Pourquoi cette question ? Demanda Marc, qui était assez perplexe. Il se demandait la raison de la présence de ce vieil homme sur cette route.

- Mon jeune homme, connais-tu la légende sur le palais que vous êtes entrain de sortir de terre ?Questionna le vieil homme dans un anglais hésitant, ignorant volontairement la demande de Marc.

-Que...Quoi ? ? Non, j'ignorais qu'il y avait une légende. Répondit Marc, soucieux de ces questions si étrange. Il décida de jouer le jeu du vieil homme. Une question lui traversa l'esprit, Comment se faisait-il que ce vieil homme savait qu'il travaillait au chantier de fouilles du palais ? Est-ce qu'il serait affilié à l'équipe ou alors ce serait un pauvre vieux fou qui se promène dans les parages et que ce n'était qu'une coïncidence.

Avant même que Marc puisse émettre ses réserves et questions, le vieux mendiant se mis à raconter son histoire :

« Au cœur de la Judée Romaine, un immense palais s'élevait sur une colline surplombant la capitale. Ce palais appartenait au roi Hérode, il était raconté que c'était sa résidence préférée. Le roi aimait y séjourner régulièrement. De nombreuses rumeurs le peignait comme un roi cruel et sans merci envers les habitants de son royaume. Le roi possédait une longue chevelure bouclée aussi sombre que les ténèbres, et qui se prolongeait dans son épaisse barbe. Certaines personnes médisantes disaient que la couleur de ses cheveux représentait la noirceur de son âme et qu'il était condamné à une tourmente éternelle après sa mort. Mais ce ne sont que des détails, je suis sure que ce qui vous intéresserez un peu plus, ce sont ces petites habitudes quotidiennes, il y en avait une qui était assez connue de ses proches.

Il aimait se promener dans son palais, très tôt dans la matinée parfois même avant que l'aube ne pointe son bout de nez dans le ciel. Ce spectacle ne semblait jamais le lasser. Je suis sure, mon cher jeune homme que si vous aviez vu les teintes de ce ciel changeant du bleu de la nuit en des couleurs plus claires et le soleil qui donnait un ton rosé à ce ciel... Meh sans toute ces nouvelles technologies qui pollue ce magnifique spectacle vous seriez vous aussi ébahit par ce jeu de lumière. Cependant, revenons à nos moutons. Autre ce spectacle, ce palais avait une caractéristique unique aux autres palais du roi, ces murs étaient richement décorés de fresques, de peintures murales représentant des figures humaines et animales, mais aussi des paysages venant d'ailleurs.

Lors de l'une de ses balades dans les couloirs de son palais, Hérode s'approcha de l'une de ses fresques préférées. Qui représentait une jeune femme nue, son corps était à moitié immergé dans l'eau et sa chevelure brune tombait sur sa poitrine. Son visage était tourné vers l'horizon. La jeune femme n'était pas seule sur la fresque, qui représentait un paysage d'Italie. Derrière elle, se trouvait une petite biche blanche. Mais ce matin-là, la biche n'était plus sur la fresque. Hérode crut qu'il avait mal vu, il s'éloigna de la fresque. Puis se rapprocha de nouveau, pour constater que la biche avait bel et bien disparu. Le roi réfléchit, se demandant s'il y avait une biche dès le départ ou s'il était entrain de rêvé.

Il préféra s'éloigner de cette étrange fresque. Un léger courant d'air le fit frissonner. Le ciel était nuageux, la journée qui commençait s'annoncer maussade.

Après avoir réglé divers problèmes dans le royaume, un de ses conseillers, lui fit part d'une étrange rumeur qui se développait parmi les gens de Jérusalem. Une rumeur à propos d'un étrange animal qui dévorait tout sur son passage, les témoins parlaient d'une bête aux griffes acérées et aux longs crocs. Qui attaquait lorsque la nuit tombait, les étals des marchands et les quelques pauvres passants. Plusieurs hommes ont tenté de riposter pour se protéger, mais aussi vite que la bête était apparue celle-ci disparaissait dans les étroites ruelles.

Une patrouille fut ordonnée pour saisir l'animal et mettre fin à ses jours de terreur. Pendant plusieurs semaines des recherches furent menés à Jérusalem et ses environs, mais elles furent infructueuses. Les soldats arrivés soit trop tard soit trop tôt, certaines patrouilles se sentaient suivies dans certaines ruelles. Une certaine angoisse se propageait dans la ville, les mères gardaient précieusement leurs enfants à l'intérieur de leur maison. Leur interdisant de sortir lorsque le crépuscule descendait dans le ciel. La nuit, la ville semblait morte, quasiment plus personne ne sortait dans les rues. Certains murmuraient que c'était une punition de Dieu contre le roi Hérode pour avoir tué plusieurs membres de sa famille, et pour avoir massacré des innocents. Le roi ignora ces rumeurs et encouragea les patrouilles à faire plus d'efforts dans leur traque.

Pour calmer ses nerfs, le roi Hérode s'en alla se promener dans son palais. Il repassa inévitablement devant la fresque de la femme et la biche . Son corps se mit à suer et son cœur à battre rapidement contre sa poitrine. A la vue du retour de cette petite biche. Son pelage blanc était tacheté de petits points rouges. Se ressaisissant, le roi fixa avec terreur la biche. Il sortit son poignard et d'un mouvement brusque enfonça la pointe de la lame dans la peinture de la biche. Il cria avec colère :

"Va-t'en ! Va-t'en ! " Une fois sa colère passée, le roi se sentit complètement vidé de son énergie. Le mur était lacéré des coups de lame, détachant la couche de peinture .Le roi s'éloigna de la fresque pour admirer son travail.

Hélas, le peu de joie que cela lui procurait fut anéantie en voyant que la biche se situait à présent sur une des collines de la fresque. Elle semblait se moquer de lui, le prenant de haut. Hérode hurla de rage et se jeta de nouveau sur la fresque, son poignard griffant la fresque, espérant réussir à faire disparaître cette satanée biche. Il avait l'impression que chacune des créatures représentait sur ces murs avait prise vie, telle que la sphinge qui le regardait d'un air amusé et moqueur. Le roi ne le supportant pas, il lui lacéra le visage pour que ce sourire moqueur disparaisse. La rage montait de plus en plus en lui.

Une course poursuite se créa rapidement entre les deux ennemis. La biche amenant le roi jusqu'au recoin le plus sombre du palais, courant sur les murs. Arrivant là, Hérode devient plus méfiant, gardant la lame de son poignard devant lui. Deux petits yeux bleus brillaient en face de lui. Avant même que le roi puisse faire un mouvement, la biche était déjà sur lui. Sa gueule béante remplit de crocs rougeâtres, s'apprêtant à lui déchiqueter sa gorge. Le roi n'eut pas le choix que de mettre son bras gauche en avant, bloquant la mâchoire de la bête, il avança sur la créature, la faisant ainsi titubait.

Le roi réussit à acculer la bête dans un coin. Il fallait agir vite. Le roi planta son poignard dans la tête de la biche, l'aveuglant d'un œil. D'un coup rapide, sa lame traversa dans la gorge de la monstrueuse créature, l'ouvrant avec une étrange facilité . Sa lame descendit jusqu'à la poitrine de la biche. Déclenchant une effusion de sang et une partie de ses entrailles se déversèrent sur les pieds du roi.

Le cauchemar était enfin terminé, Hérode fit brûler ce qui restait de la créature lors d'une cérémonie publique ayant pour principal but de rassurer la population. Au fin fond de lui, il espérait qu'elle ne revienne jamais.

Le soleil se levait une nouvelle fois sur Jérusalem et le roi traversait comme à son habitude, les couloirs de son palais. Il passa près des mosaïques représentants une scène de banquet des dieux romain. Son visage pâlit en remarquant que devant Jupiter, sur un plateau en or reposait une tête de biche qui le fixait. Le roi horrifié s'en alla chercher un serviteur pour cacher cette immondicité avec un bout d'étoffe pourpre. Il avait triomphé face à cette créature même si elle apparaissait sur cette mosaïque, elle ne pourrait plus l'atteindre. Pourtant, une question le tarauder encore « D'où venait-elle ? » . »

-Mais ça, vois-tu mon jeune homme, le roi Hérode n'en sut jamais la vérité. Eh, tu me sembles bien perplexe. Tu ne me crois pas au sujet de cette légende ?

- Cela me semble bien difficile à croire. Et puis ce n'est qu'une légende. Le temps a du déformer les faits. Peut-être que la biche avait été droguée d'où son comportement étrange.

- Peuh ! Répliqua le vieil homme en regardant Marc, droit dans les yeux. Il s'approcha un peu plus du jeune archéologue, pour lui murmurer au creux de l'oreille : Méfie-toi, jeune homme prétentieux, cette bête peut revenir sous une forme que tu ignores, non, plutôt, que tu te refuses de voir telle qu'elle est. Sur ce, au revoir gamin.

Le vieil homme retourna dans la direction d'où il venait. Laissant seul Marc qui regardait la figure étrange disparaître sous les rayons de soleil. Le jeune homme n'eut pas le temps de penser à ce qui venait de se passer, lorsqu'il sentit une main se poser sur son épaule. Il se retourna en criant de surprise. Ce qui fit éclater de rire son meilleur ami.

samedi 25 décembre 2021

Visite Nocturne

 

Le banquet venait de se terminer, chacun des convives salua la maîtresse de maison avant de s'en aller discrètement par une des portes en forme d'ogive. La grande salle de banquet était pourvu de décors byzantins provenant des meilleurs architectes et sculpteurs de Constantinople. On pouvait néanmoins trouver quelques décorations grecques dont des amphores attiques remplies de lavande et d'herbes aromatiques. L'hôtesse se leva après avoir entendu la porte se refermer pour la dernière fois. Cette femme aux longs cheveux noirs bouclés portait le doux prénom de Nousha. Elle se dirigea vers les petites statuettes, qui tenait dans leur petite main d'ivoire des bâtonnets d'encens. La jeune femme en prit plusieurs tiges, trempant leur pointe fumante dans un petit bol d'eau.

Une fois sa tâche terminé, elle éteignit chacune des petites lampes à huiles. N'en gardant qu'une seule pour pouvoir se diriger dans les couloirs de son petit palais.

Son ombre se projetant sur les murs dépourvus de mosaïques.

Elle arriva rapidement devant la porte de sa chambre. Et alors, que Nousha s’apprêtait à ouvrir la porte, elle sentit un léger courant d'air sur ses pieds. La jeune femme savait qu’elle avait fermé sa fenêtre avant d’aller à la petite réception de cette nuit.

Il se pouvait bien que sa chère servante Maria, qui avant de partir pour son séjour dans la ville voisine, avait ouvert la fenêtre pour aérer la chambre due au constant parfum des tiges d’encens . Qu’elle trouvait étouffant au bout de plusieurs heures .Et combien de fois ne l’avait-elle pas rappelé à sa maîtresse que cela était une mauvaise habitude de laisser allumer plusieurs tiges d’encens de parfums différents, mais cela passe par une oreille et ressortait par l’autre aussitôt . Et cela, pour le plus grand malheur de Maria qui continuait infatigablement de le rappelée à sa maîtresse. À d’autre servantes Nousha leur auraient fait punir cette constante insolence mais elle tenait beaucoup à Maria, depuis leur rencontre dans le harem de Homam, et dont elles avaient réussi à s’en échapper. Maria était devenue un peu comme sa mère . Une personne à laquelle elle pouvait se confier sans crainte qu’elle ne révèle un de ces secrets et puis cette bonne vieille Maria apporter souvent de bon conseil teinté de croyance mythologique.


La jeune femme remit ses boucles noires en place, avant de prendre la poignée de la porte entre ses fins doigts . Elle se remit à penser à qui aurait pu ouvrir sa fenêtre, peut-être était-ce alors un de ces invités qui ayant trop bu avait pris le chemin de sa chambre au lieu de partir rejoindre son auberge. Cela fit soupirer Nousha qui imaginait sans trop de difficulté certains de ses invités le faire.


C’est avec prudence qu’elle ouvrit sa porte, pour ne pas dérangé le potentiel indésirable, qui devait dormir profondément après avoir considérablement bu lors du banquet. Et si ce dernier était réveillé et l’attendait pour l’agressé , elle pouvait toujours lui jeté sa lampe à huile sur le visage.

Discrètement , la jeune femme éclaira la pièce avec sa petite lampe , la faible lumière lui permis de voir l’infortuné invité qui dormait sur le sol, la tête plongé dans un de ses nombreux coussins.Bavant sûrement sur le tissu. Nousha râla un peu , et prit sa carafe d’eau qui reposait sur sa petite table avant d’en déversé son contenu sur l’arrière du crâne de l’infortuné dormeur . Ce dernier se réveilla en grognant, l’alcool encore dans le sang, il prononça un discours inintelligible à l’encontre de celle qui l’avait réveillé si froidement.


Calmement, Nousha se plaça devant lui et de ses yeux perçant elle le dévisagea . L’ivrogne prit de panique, en reconnaissant l’éclat de ses yeux dorées, il se releva en titubant avant de partir en courant où du moins en essayant, car à plusieurs reprises il s’écroula sur les dalles de pierre, s’écorchant les mains et les genoux , avant de se relevé pour continué sa course dans les couloirs de la maison.

Au bout d’une dizaine de minute, l’ivrogne parvient enfin à la dernière porte, dont il tenta d’ouvrir la serrure fermée à clé. N’y parvenant pas, il se résolu à sortir par une des fenêtres donnant sur la voie publique. À peine avait-il posé un de ses pieds sur la terre ferme, que des soldats l’arrêtèrent et l’emmenèrent à leur chef .Le malheureux ivrogne poussa plusieurs cris de plainte mais un des soldats qui ne voulaient pas entendre ses gémissements ni attirer plus d’attention à de potentiels voyageurs nocturnes. Assomma le malheureux.



Une fois que l’ivrogne fut parti au loin, Nousha posa sa lampe à huile sur sa petite table, avant de refermer sans un bruit la porte de sa chambre . Cependant, l’impression que quelqu’un d’autre était encore présent dans la pièce ne la quitta pas. Encore méfiante, la jeune femme reprit discrètement sa lampe à huile et en dirigea le faisceau lumineux en direction de sa fenêtre ouverte. Personne.


Nousha s’avança vers sa fenêtre, ignorant que c’était de l’autre côté de sa chambre qu’un homme l’observait .


Alors qu’elle regardait le ciel parsemé d’étoiles , un fin bruit de pas , la remis sur ses gardes . Quelqu’un s’approchait dans son dos. La jeune femme tourna légèrement la tête , mais avant qu’elle ne puisse voir l’intrus, ce dernier d’un geste rapide couvrit de ses mains les yeux de Nousha .

Son cœur battait la chamade, il fallait qu’elle agisse vite, il n’y avait pas une minute à perdre . Se décidant à écraser violemment le pied de l’intrus.
-Ouch !! … Nou… Nousha,… peux-tu arrêter de m’écraser le pied ?
-Mhhh. Enlève tes mains d’abord… Théodore.


Une fois qu’il eut enlevé ses mains, Nousha souleva son pied avant d’écraser de nouveaux les orteils de Théodore, et avant que ce dernier ne puisse faire quelque chose, la jeune femme courut jusqu’à son lit en riant.


- Ah là, ma chère Nousha si tu veux jouer à ça, tu risques de le regretter . Déclara Théodore sur un ton à moitié amusé.


Cette menace ne sembla pas inquiétait la jeune femme qui défit son fin voile azuré, délivrant ainsi sa chevelure . Tandis que Théodore s’avançait vers elle. Lorsqu’il fut à seulement quelques pas de son lit, elle put distinguer ses courts cheveux blonds, resplendissant comme des flammes sous l’éclairage de la lampe.


Leurs regards se croisèrent et Nousha sentit le rouge lui monter aux joues mais il fallait vite qu’elle se ressaisisse , elle ne pouvait pas lui montrer qu’elle avait cédé à ses charmes .


Entre eux deux, ils y avaient toujours eu ce jeu de séduction et de tentation, qui continuait au fil des années, et par moments lorsque les désirs devenaient trop fort, les deux amants finissaient toujours par s’oublier l'un contre l'autre, effaçant ainsi toute leur douleur et rivalité passé, il n’y avait alors plus que leur passion qui s’exprimait.


Théodore se trouver à quelque centimètre du visage de Nousha, il pouvait sentir le souffle haletant de la jeune femme. D’un geste brusque, il rapprocha encore un peu plus Nousha contre lui, elle cacha sa tête contre son épaule, se demandant si elle allait devoir mordre son épaule pour qu’il la libère, mais avant qu’elle ne puisse exécuter cette pensée, Théodore murmura au creux de l’oreille de la jeune femme :


-Tu sais ma chère Nousha que cela était cruel de ta part de m’écraser le pied une seconde fois alors que j’avais enlevé mes mains de tes yeux, que tu peux être cruelle par moments . Je réfléchis encore à ce que pourrait être ta punition.
-T…
-Chuutt… murmura Théodore en posant un de ses doigts sur les lèvres de la jeune femme.
Avant que Nousha puisse dire une seule plainte, il lui déroba un baiser.


Avec un petit sourire, l’amant aux cheveux dorés s’agenouilla devant la jeune femme et prit sa main pour y déposer un baiser, puis dans un soupir il murmura contre sa douce peau :

-  Tes caresses me manquent tellement ma très chère Nousha, combien d’années sont-elles passées depuis la dernière fois où nous étions tous les deux seuls dans une chambre, à l’abri des regards indiscrets ? 

- On dirait que tu as perdu, cette fois-ci , mon cher Théodore . Répondit en souriant l’intéressée .


Amusée, Nousha se baissa et initia la partie, en lui mordant le lobe de son oreille gauche.
Surpris par cette action, qu’il n’avait pas prévue, Théodore poussa un faible gémissement . Cela amusa beaucoup sa compagne qui continua à le mordiller, tout en glissant doucement ses mains sous la chemise du bel homme . Sous ses doigts elle pouvait sentir les battements fougueux du cœur de son amant. Nousha toucha délicatement du bout de ses doigts les tétons de son amant avant de les embrasser l’un après l’autre, tandis que sa main descendait de plus en plus bas, enlevant chaque pièce de vêtement qui restreignait le passage de ses mains . Arrivant enfin à son but, Nousha frôla le bout du pénis de son amant, avant de le prendre entre ses fins doigts. Elle pouvait le sentir durcir dans sa main au fil de ses caresses .
Quant à Théodore, il essayait de retenir ses gémissements. N’en pouvant plus, il prit la main de sa compagne et l’enleva de son membre en érection. Sans un mot, Théodore fit tomber délicatement Nousha sur les coussins .


La lumière de la lampe éclairait les fines dorures qui étaient sur la tunique émeraude de la jeune femme , mais Théodore ne pris pas le temps de l’apprécier car déjà il avait défait les fils qui la retenaient. Le corps dénudé de son amante se dévoilait à lui, il en peut cette fois-ci en apprécier les jeux de lumière qui se reflétait sur sa peau mate, dorée par le soleil, ses boucles ébène aux reflets bleutés qui tombé légèrement sur la pointe de ses petits seins, sa fine taille où un grain de beauté c'était un jour déposée au-dessus de son nombril. Théodore rompit sa contemplation du magnifique corps de son amante , pour caresser ses délicates cuisses, en embrassant l’intérieur . Il s’agenouilla devant elle . Afin de déposer un baiser au-dessus des parties intimes de la jeune femme, puis un second , suivirent d’un troisième . Délicatement, il baisa les lèvres intimes de la jeune femme, puis la lécha tout aussi délicatement , la sentant légèrement frémir au contact de sa langue. Il continua ainsi pendant plusieurs minutes, en y ajoutant ses doigts préalablement lubrifié avec de l’huile d’olive . Son amante gémissait et en demandait plus, toujours plus, elle voulait sentir son dur membre en elle .
Théodore ne se fit pas attendre, il enleva délicatement ses doigts pour ne pas blesser sa compagne, puis prit le flacon d’huile d’olive et en recouvrit généreusement son pénis, avant de la pénétrer . Après plusieurs instants de mutuel plaisir intense, les deux amants épuisés s’endormirent l’un contre l’autre .


Les doux rayons du matin, réveillèrent Théodore qui se trouvant encore nu, il se glissa hors du fin drap de coton qui le recouvrait . Il se tourna vers Nousha et posa un doux baiser sur sa joue, cette dernière grogna et lui jeta un coussin à la figure avant de retourner s’engouffrer dans ses autres coussins. Cela fit rire Théodore, qui s’habilla rapidement avant de repartir par là où il était passé la nuit dernière . Il n’avait pas besoin de lui dire au revoir, car après tout ils allaient se revoir bien plus tôt que ce que Nousha le pensait.