samedi 25 décembre 2021

Visite Nocturne

 

Le banquet venait de se terminer, chacun des convives salua la maîtresse de maison avant de s'en aller discrètement par une des portes en forme d'ogive. La grande salle de banquet était pourvu de décors byzantins provenant des meilleurs architectes et sculpteurs de Constantinople. On pouvait néanmoins trouver quelques décorations grecques dont des amphores attiques remplies de lavande et d'herbes aromatiques. L'hôtesse se leva après avoir entendu la porte se refermer pour la dernière fois. Cette femme aux longs cheveux noirs bouclés portait le doux prénom de Nousha. Elle se dirigea vers les petites statuettes, qui tenait dans leur petite main d'ivoire des bâtonnets d'encens. La jeune femme en prit plusieurs tiges, trempant leur pointe fumante dans un petit bol d'eau.

Une fois sa tâche terminé, elle éteignit chacune des petites lampes à huiles. N'en gardant qu'une seule pour pouvoir se diriger dans les couloirs de son petit palais.

Son ombre se projetant sur les murs dépourvus de mosaïques.

Elle arriva rapidement devant la porte de sa chambre. Et alors, que Nousha s’apprêtait à ouvrir la porte, elle sentit un léger courant d'air sur ses pieds. La jeune femme savait qu’elle avait fermé sa fenêtre avant d’aller à la petite réception de cette nuit.

Il se pouvait bien que sa chère servante Maria, qui avant de partir pour son séjour dans la ville voisine, avait ouvert la fenêtre pour aérer la chambre due au constant parfum des tiges d’encens . Qu’elle trouvait étouffant au bout de plusieurs heures .Et combien de fois ne l’avait-elle pas rappelé à sa maîtresse que cela était une mauvaise habitude de laisser allumer plusieurs tiges d’encens de parfums différents, mais cela passe par une oreille et ressortait par l’autre aussitôt . Et cela, pour le plus grand malheur de Maria qui continuait infatigablement de le rappelée à sa maîtresse. À d’autre servantes Nousha leur auraient fait punir cette constante insolence mais elle tenait beaucoup à Maria, depuis leur rencontre dans le harem de Homam, et dont elles avaient réussi à s’en échapper. Maria était devenue un peu comme sa mère . Une personne à laquelle elle pouvait se confier sans crainte qu’elle ne révèle un de ces secrets et puis cette bonne vieille Maria apporter souvent de bon conseil teinté de croyance mythologique.


La jeune femme remit ses boucles noires en place, avant de prendre la poignée de la porte entre ses fins doigts . Elle se remit à penser à qui aurait pu ouvrir sa fenêtre, peut-être était-ce alors un de ces invités qui ayant trop bu avait pris le chemin de sa chambre au lieu de partir rejoindre son auberge. Cela fit soupirer Nousha qui imaginait sans trop de difficulté certains de ses invités le faire.


C’est avec prudence qu’elle ouvrit sa porte, pour ne pas dérangé le potentiel indésirable, qui devait dormir profondément après avoir considérablement bu lors du banquet. Et si ce dernier était réveillé et l’attendait pour l’agressé , elle pouvait toujours lui jeté sa lampe à huile sur le visage.

Discrètement , la jeune femme éclaira la pièce avec sa petite lampe , la faible lumière lui permis de voir l’infortuné invité qui dormait sur le sol, la tête plongé dans un de ses nombreux coussins.Bavant sûrement sur le tissu. Nousha râla un peu , et prit sa carafe d’eau qui reposait sur sa petite table avant d’en déversé son contenu sur l’arrière du crâne de l’infortuné dormeur . Ce dernier se réveilla en grognant, l’alcool encore dans le sang, il prononça un discours inintelligible à l’encontre de celle qui l’avait réveillé si froidement.


Calmement, Nousha se plaça devant lui et de ses yeux perçant elle le dévisagea . L’ivrogne prit de panique, en reconnaissant l’éclat de ses yeux dorées, il se releva en titubant avant de partir en courant où du moins en essayant, car à plusieurs reprises il s’écroula sur les dalles de pierre, s’écorchant les mains et les genoux , avant de se relevé pour continué sa course dans les couloirs de la maison.

Au bout d’une dizaine de minute, l’ivrogne parvient enfin à la dernière porte, dont il tenta d’ouvrir la serrure fermée à clé. N’y parvenant pas, il se résolu à sortir par une des fenêtres donnant sur la voie publique. À peine avait-il posé un de ses pieds sur la terre ferme, que des soldats l’arrêtèrent et l’emmenèrent à leur chef .Le malheureux ivrogne poussa plusieurs cris de plainte mais un des soldats qui ne voulaient pas entendre ses gémissements ni attirer plus d’attention à de potentiels voyageurs nocturnes. Assomma le malheureux.



Une fois que l’ivrogne fut parti au loin, Nousha posa sa lampe à huile sur sa petite table, avant de refermer sans un bruit la porte de sa chambre . Cependant, l’impression que quelqu’un d’autre était encore présent dans la pièce ne la quitta pas. Encore méfiante, la jeune femme reprit discrètement sa lampe à huile et en dirigea le faisceau lumineux en direction de sa fenêtre ouverte. Personne.


Nousha s’avança vers sa fenêtre, ignorant que c’était de l’autre côté de sa chambre qu’un homme l’observait .


Alors qu’elle regardait le ciel parsemé d’étoiles , un fin bruit de pas , la remis sur ses gardes . Quelqu’un s’approchait dans son dos. La jeune femme tourna légèrement la tête , mais avant qu’elle ne puisse voir l’intrus, ce dernier d’un geste rapide couvrit de ses mains les yeux de Nousha .

Son cœur battait la chamade, il fallait qu’elle agisse vite, il n’y avait pas une minute à perdre . Se décidant à écraser violemment le pied de l’intrus.
-Ouch !! … Nou… Nousha,… peux-tu arrêter de m’écraser le pied ?
-Mhhh. Enlève tes mains d’abord… Théodore.


Une fois qu’il eut enlevé ses mains, Nousha souleva son pied avant d’écraser de nouveaux les orteils de Théodore, et avant que ce dernier ne puisse faire quelque chose, la jeune femme courut jusqu’à son lit en riant.


- Ah là, ma chère Nousha si tu veux jouer à ça, tu risques de le regretter . Déclara Théodore sur un ton à moitié amusé.


Cette menace ne sembla pas inquiétait la jeune femme qui défit son fin voile azuré, délivrant ainsi sa chevelure . Tandis que Théodore s’avançait vers elle. Lorsqu’il fut à seulement quelques pas de son lit, elle put distinguer ses courts cheveux blonds, resplendissant comme des flammes sous l’éclairage de la lampe.


Leurs regards se croisèrent et Nousha sentit le rouge lui monter aux joues mais il fallait vite qu’elle se ressaisisse , elle ne pouvait pas lui montrer qu’elle avait cédé à ses charmes .


Entre eux deux, ils y avaient toujours eu ce jeu de séduction et de tentation, qui continuait au fil des années, et par moments lorsque les désirs devenaient trop fort, les deux amants finissaient toujours par s’oublier l'un contre l'autre, effaçant ainsi toute leur douleur et rivalité passé, il n’y avait alors plus que leur passion qui s’exprimait.


Théodore se trouver à quelque centimètre du visage de Nousha, il pouvait sentir le souffle haletant de la jeune femme. D’un geste brusque, il rapprocha encore un peu plus Nousha contre lui, elle cacha sa tête contre son épaule, se demandant si elle allait devoir mordre son épaule pour qu’il la libère, mais avant qu’elle ne puisse exécuter cette pensée, Théodore murmura au creux de l’oreille de la jeune femme :


-Tu sais ma chère Nousha que cela était cruel de ta part de m’écraser le pied une seconde fois alors que j’avais enlevé mes mains de tes yeux, que tu peux être cruelle par moments . Je réfléchis encore à ce que pourrait être ta punition.
-T…
-Chuutt… murmura Théodore en posant un de ses doigts sur les lèvres de la jeune femme.
Avant que Nousha puisse dire une seule plainte, il lui déroba un baiser.


Avec un petit sourire, l’amant aux cheveux dorés s’agenouilla devant la jeune femme et prit sa main pour y déposer un baiser, puis dans un soupir il murmura contre sa douce peau :

-  Tes caresses me manquent tellement ma très chère Nousha, combien d’années sont-elles passées depuis la dernière fois où nous étions tous les deux seuls dans une chambre, à l’abri des regards indiscrets ? 

- On dirait que tu as perdu, cette fois-ci , mon cher Théodore . Répondit en souriant l’intéressée .


Amusée, Nousha se baissa et initia la partie, en lui mordant le lobe de son oreille gauche.
Surpris par cette action, qu’il n’avait pas prévue, Théodore poussa un faible gémissement . Cela amusa beaucoup sa compagne qui continua à le mordiller, tout en glissant doucement ses mains sous la chemise du bel homme . Sous ses doigts elle pouvait sentir les battements fougueux du cœur de son amant. Nousha toucha délicatement du bout de ses doigts les tétons de son amant avant de les embrasser l’un après l’autre, tandis que sa main descendait de plus en plus bas, enlevant chaque pièce de vêtement qui restreignait le passage de ses mains . Arrivant enfin à son but, Nousha frôla le bout du pénis de son amant, avant de le prendre entre ses fins doigts. Elle pouvait le sentir durcir dans sa main au fil de ses caresses .
Quant à Théodore, il essayait de retenir ses gémissements. N’en pouvant plus, il prit la main de sa compagne et l’enleva de son membre en érection. Sans un mot, Théodore fit tomber délicatement Nousha sur les coussins .


La lumière de la lampe éclairait les fines dorures qui étaient sur la tunique émeraude de la jeune femme , mais Théodore ne pris pas le temps de l’apprécier car déjà il avait défait les fils qui la retenaient. Le corps dénudé de son amante se dévoilait à lui, il en peut cette fois-ci en apprécier les jeux de lumière qui se reflétait sur sa peau mate, dorée par le soleil, ses boucles ébène aux reflets bleutés qui tombé légèrement sur la pointe de ses petits seins, sa fine taille où un grain de beauté c'était un jour déposée au-dessus de son nombril. Théodore rompit sa contemplation du magnifique corps de son amante , pour caresser ses délicates cuisses, en embrassant l’intérieur . Il s’agenouilla devant elle . Afin de déposer un baiser au-dessus des parties intimes de la jeune femme, puis un second , suivirent d’un troisième . Délicatement, il baisa les lèvres intimes de la jeune femme, puis la lécha tout aussi délicatement , la sentant légèrement frémir au contact de sa langue. Il continua ainsi pendant plusieurs minutes, en y ajoutant ses doigts préalablement lubrifié avec de l’huile d’olive . Son amante gémissait et en demandait plus, toujours plus, elle voulait sentir son dur membre en elle .
Théodore ne se fit pas attendre, il enleva délicatement ses doigts pour ne pas blesser sa compagne, puis prit le flacon d’huile d’olive et en recouvrit généreusement son pénis, avant de la pénétrer . Après plusieurs instants de mutuel plaisir intense, les deux amants épuisés s’endormirent l’un contre l’autre .


Les doux rayons du matin, réveillèrent Théodore qui se trouvant encore nu, il se glissa hors du fin drap de coton qui le recouvrait . Il se tourna vers Nousha et posa un doux baiser sur sa joue, cette dernière grogna et lui jeta un coussin à la figure avant de retourner s’engouffrer dans ses autres coussins. Cela fit rire Théodore, qui s’habilla rapidement avant de repartir par là où il était passé la nuit dernière . Il n’avait pas besoin de lui dire au revoir, car après tout ils allaient se revoir bien plus tôt que ce que Nousha le pensait.